La monarchisation du régime Gnassingbé : entre pouvoir militaire et verrou institutionnel

Depuis 1963, le Togo fait face à une dynamique de pouvoir profondément enracinée dans des structures tribales et politico-militaires. Le régime des Gnassingbé, issu de l’ethnie Kabyé, s’est consolidé autour de stratégies de contrôle rigoureuses, organisées dans une logique de domination exclusive. L’adoption récente de la Constitution de la 5ᵉ République entérine cette monarchisation du régime en verrouillant les institutions clés du pays. Ce système soulève des interrogations sur l’avenir démocratique du Togo et les alternatives possibles.

Origines et consolidation du régime

Une organisation militaro-tribale au cœur du pouvoir

Le rôle de l’armée, largement composée de membres de l’ethnie Kabyé, demeure central dans la consolidation du régime. Cette organisation garantit une stabilité apparente en étouffant toute possibilité de contestation. La militarisation du pouvoir crée un cercle fermé où seules les élites proches du clan peuvent accéder à des positions influentes.

La fracture nord-sud instrumentalisée

La Constitution de la 5ᵉ République : un verrou institutionnel

L’adoption de la nouvelle Constitution en 2024 marque un tournant majeur dans la monarchisation institutionnalisée du régime. Les réformes instaurent un cadre verrouillant davantage les institutions clés : Parlement, Sénat, Conseil et Présidence de la République. Ces changements renforcent un système centralisé et exclusif où le pouvoir reste entre les mains du clan. Les postes de direction sont désormais réservés aux héritiers et aux proches du clan, consolidant un équilibre de la terreur. Après avoir épuisé l’instrumentalisation de la question nord-sud, contraint à l’exil les forces vives, muselé toute forme d’opposition, le régime semble désormais confronté à des luttes internes, où l’ennemi potentiel pourrait émerger de l’intérieur même du cercle dirigeant.

Résistance et perspectives panafricaines

Face à cette monarchisation institutionnalisée, le rôle de la société civile et de la diaspora devient crucial. Ces acteurs doivent investir dans la mobilisation et la formation des populations pour construire une résistance clandestine et structurée. En sensibilisant les citoyens aux enjeux révolutionnaires et démocratiques, et en renforçant les capacités locales, ils peuvent poser les bases d’une transition radicale et panafricaine. Cette lutte ne se limite pas à un changement de régime, mais vise à instaurer un système inclusif et équitable, aligné sur les aspirations des Togolais et les idéaux panafricains.

La redaction letogolais.com

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