USA : des migrants face au risque de détention à Guantanamo

L’administration Trump envisage d’utiliser la prison militaire de Guantanamo, normalement réservée aux détenus accusés de terrorisme, comme lieu de détention pour les migrants, a annoncé le 29 janvier 2025 la secrétaire américaine à la Sécurité intérieure, Kristi Noem.

«Nous sommes en train d’évaluer la situation et d’en parler en ce moment même», a-t-elle confié sur la chaîne Fox News, en précisant que cette décision revient «au président».

Une prison qualifiée «d’atout»

La prison «est un atout, et nous allons continuer à chercher comment utiliser tous nos atouts pour assurer la sécurité de l’Amérique», a-t-elle ajouté.

Pendant sa campagne, Donald Trump a constamment dénoncé une «invasion» de migrants, accusés d’«empoisonner le sang» des États-Unis et d’avoir provoqué une vague de criminalité, ce qu’aucune statistique officielle ne démontre.

La prison de Guantanamo a été ouverte en 2002, à l’intérieur d’une base militaire américaine située sur l’île de Cuba, dans le cadre de la «guerre contre le terrorisme» déclarée par l’ex-président George W. Bush après les attentats du 11 septembre 2001.

Elle a vu défiler des centaines de prisonniers, dont certains membres d’Al-Qaïda, et a provoqué de vifs débats des États-Unis, à cause de ses conditions de détention extrêmes et de son recours à la torture.

Les ex-présidents démocrates Joe Biden et Barack Obama ont tous les deux formulé le vœu de fermer la prison, sans jamais y arriver pendant leurs mandats respectifs.

Révélations du «New York Times»

En septembre dernier, le «New York Times» a obtenu des documents gouvernementaux montrant que la base militaire de Guantanamo est également utilisée depuis des décennies par les États-Unis pour incarcérer certains migrants interceptés en mer.

Selon le journal, les migrants sont placés en détention dans un espace distinct de la prison.

Certaines associations dénoncent leur traitement sur place, sur la base de témoignages expliquant que les migrants sont surveillés lorsqu’ils appellent un avocat, qu’ils sont forcés de porter des lunettes occultantes lors de leurs transports, et que des rats sont attirés par les conditions d’hygiène déplorables de l’endroit.

Avec AFP

source

Retour en haut