Un collectif d’ONG africaines déclare la guerre au groupe Bolloré : « Faure Gnassingbé dans le viseur »

Un collectif d’ONG africaines déclare la guerre au groupe Bolloré : « Faure Gnassingbé dans le viseur »

Un vent de révolte souffle sur l’Afrique de l’Ouest. Onze organisations non gouvernementales (ONG), regroupées sous le nom de Restitution Afrique (RAF), ont décidé de frapper fort en déposant une plainte contre Vincent Bolloré, son fils Cyrille Bolloré, et le groupe Bolloré SE. Les accusations sont graves : recel et blanchiment, liés à l’acquisition frauduleuse de concessions portuaires dans des pays comme le Togo, la Guinée, le Ghana, le Cameroun et la Côte d’Ivoire. Ces pratiques, dénoncées comme un pillage organisé, auraient été facilitées par des alliances douteuses avec des dirigeants politiques locaux.

Les ONG ne se contentent pas de dénoncer : elles exigent la restitution des 5,7 milliards d’euros issus de ces activités illicites, notamment après la vente de Bolloré Africa Logistics en 2022. Elles s’appuient sur une loi française de 2021, qui permet de restituer les « biens mal acquis » aux populations spoliées. Leur objectif est clair : établir un précédent juridique pour mettre fin à l’exploitation systématique des ressources africaines par des multinationales sans scrupules.

Des précédents judiciaires qui renforcent la lutte

L’affaire Bolloré n’est pas une première. En 2021, la justice française a refusé de valider un accord de reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC) proposé par Vincent Bolloré, jugeant les faits de corruption trop graves pour être réglés par une simple amende. Cette décision a marqué un tournant, rappelant que les multinationales ne peuvent plus acheter leur impunité. En 2023, la Cour de cassation a confirmé la validité des poursuites contre Vincent Bolloré, ouvrant la voie à un procès qui pourrait faire trembler les puissants.

Les accusations incluent également le financement présumé de la campagne présidentielle de Faure Gnassingbé en 2010, en échange de la concession du port de Lomé. Ce dernier, au pouvoir depuis 2005, est régulièrement critiqué pour sa gouvernance autoritaire et son rôle dans le détournement des ressources publiques.

La diaspora togolaise en première ligne : « TogoDebout …Faure must go ! »

Face à ces scandales, la diaspora togolaise est appelée à jouer un rôle clé. Des figures comme le journaliste Ferdinand Ayité exhortent leurs compatriotes à se mobiliser pour identifier et documenter les biens mal acquis, notamment ceux dissimulés en France. « L’heure n’est plus à la passivité. Chaque Togolais, où qu’il soit, doit se lever pour dire non à la corruption et à l’injustice, » martèle Ayité.

Un combat pour l’avenir de l’Afrique

Cette lutte dépasse les frontières du Togo. Elle vise à exposer les pratiques illégales, à sensibiliser l’opinion publique internationale et à récupérer les fonds détournés pour les réinvestir dans le développement des pays concernés. Mais pour réussir, il faudra une coordination sans faille, des preuves irréfutables et un soutien juridique solide.

Le message est clair : l’Afrique ne sera plus le terrain de jeu des prédateurs économiques. La diaspora, forte de son intégration dans les pays d’accueil, a un rôle stratégique à jouer en collaborant avec des ONG, des avocats et des journalistes d’investigation.

La question n’est plus de savoir si la diaspora togolaise est prête à relever ce défi, mais quand elle passera à l’action.

La rédaction letogolais.com

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