Le feuilleton autour de la cession des actifs pétroliers terrestres de Shell au Nigéria prend un nouveau tournant. Sous la pression des ONG, le régulateur nigérian vient en effet de durcir considérablement les conditions d’approbation de ces transactions sur le gaz et le pétrole.
Dans un communiqué publié lundi, la Nigeria Upstream Petroleum Regulatory Commission (NUPRC) a dévoilé un cadre strict que devront désormais respecter tous les projets de cession d’actifs pétroliers et gaziers sur le territoire national.
Les principales exigences au programme sont claires. Il s’agit d’une évaluation minutieuse des capacités techniques et financières des acquéreurs, de la mise en place de garanties financières pour le démantèlement futur des installations et des fonds de compensation pour les populations locales.
« Nous veillerons à identifier les acquéreurs disposant des ressources et de l’expertise nécessaires pour gérer ces actifs de manière responsable tout au long de leur cycle de vie », a martelé Gbenga Komolafe, le patron de la NUPRC.
Un cadre aux critères drastiques qui pourrait bien faire dérailler le projet de rachat des actifs terrestres de Shell par un consortium privé nigérian et suisse, approuvé pour 2,4 milliards de dollars, mais vivement contesté par la société civile.
Au-delà de ce dossier polémique, cet énième rebondissement illustre la détermination des autorités à mieux encadrer les transferts d’actifs pétroliers, dans un pays où l’opacité et la déshérence environnementale des majors ont trop souvent prévalu.
Il sonne aussi comme un signal d’avertissement pour les groupes étrangers désireux de convertir leurs actifs nigérians en liquidités.
Aux côtés des communautés locales remontées, l’Etat central semble décidé à garder la main sur ce riche patrimoine pétrolier national.
Après des décennies de désinvestissement et d’exploitation parfois prédatrice, le Nigéria affiche ainsi sa volonté de mieux contrôler la nouvelle donne pétrolière en gestation dans le delta du Niger.
Ce durcissement dans l’exploitation du pétrole et du gaz constituerait-il un premier pas vers une véritable souveraineté énergétique ?
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