Les autorités sanitaires au Mali sous la direction du général Assimi Goïta ont récemment annoncé l’interdiction des aphrodisiaques naturels comme l’attoté ou l’att, selon les prononciations.
La mesure qui risque de faire des mécontents a été annoncée par le Laboratoire national de la santé. Et pour cause, elle frappe de plein fouet un marché florissant, mais controversé, suscitant donc des réactions contrastées à travers le pays.
L’attoté, l’att et autres stimulants sexuels, longtemps considérés comme des remèdes miracles, se retrouvent ainsi dans le collimateur des autorités.
Les analyses menées par la Direction de la pharmacie et du médicament ont révélé la présence inquiétante de substances potentiellement dangereuses telles que le sildénafil et le tadalafil dans ces produits prétendument naturels.
Pour rappel, ces composants sont normalement utilisés dans le traitement des dysfonctions érectiles. Malheureusement, ils peuvent entraîner des complications graves, notamment des accidents vasculaires cérébraux et des infarctus du myocarde, particulièrement chez les personnes souffrant d’hypertension.
L’étendue de l’interdiction des aphrodisiaques comme attoté au Mali d’Assimi Goïta
L’interdiction couvre l’importation, la vente et la consommation de ces substances. Ce faisant, elle bouleverse un écosystème économique bien établi.
Preuve en sont les témoignages recueillis par nos confrères de DW dans les rues de Bamako.
Les vendeurs comme Oussou au marché de Médine s’inquiètent de l’impact sur leurs moyens de subsistance.
« Cette décision va grandement nuire à mes activités », déplore-t-il, appelant à une approche plus nuancée qui distinguerait les « bons » des « mauvais » produits.
Cependant, la mesure trouve un écho favorable auprès de certains citoyens conscients des risques sanitaires.
Abou, électricien, souligne l’importance de la prudence en matière de santé, tandis que Michel, étudiant, s’interroge sur la provenance et le processus de fabrication de ces aphrodisiaques.
Le Dr Moumimi Diarra, urologue, apporte un éclairage médical sur la question. Il pointe du doigt l’absence d’identification claire des substances, le manque de contrôle des dosages et les risques liés à une conservation inadéquate. Ces facteurs, selon lui, justifient pleinement l’interdiction pour protéger la santé des Maliens.
Alors que le débat fait rage entre partisans et opposants à cette interdiction, une question demeure : comment concilier traditions, besoins économiques et impératifs de santé publique dans un pays où ces produits font partie intégrante du tissu social et culturel ?