Dans un contexte économique déjà tendu, le Kenya subit un nouveau revers avec la dégradation de sa note financière par l’agence des États-Unis Standard & Poor’s (S&P).
Cette décision, qui fait écho à celle de Moody’s le mois dernier, vient sanctionner le choix des autorités de Nairobi de céder à la pression populaire en renonçant à mettre en œuvre des mesures fiscales destinées à assainir les finances publiques.
L’agence S&P a abaissé la note de crédit souverain à long terme du Kenya de « B » à « B-« , tout en maintenant une perspective stable.
Cette dégradation reflète les inquiétudes quant aux perspectives budgétaires et d’endettement à moyen terme du pays, suite à l’annulation des mesures fiscales proposées dans le projet de loi de finances 2024/2025.
Le déficit budgétaire du Kenya devrait se creuser à 4,3% du PIB, contre 3,3% initialement prévu. Cette situation met en lumière les défis auxquels le pays est confronté pour honorer sa dette, estimée à 78 milliards de dollars.
Sur les exercices 2025, 2026 et 2027, Nairobi devra débourser annuellement environ 2 milliards de dollars pour rembourser ses créanciers.
Malgré ces difficultés, les États-Unis soulignent la forte dynamique de croissance attendue et le dynamisme du secteur privé kényan.
La diversification de l’économie, notamment dans les secteurs agricole et des services, est également considérée comme un atout par rapport à ses pairs.
Cette nouvelle dégradation intervient dans un contexte où le Kenya a vu son ratio dette/PIB grimper de 39,8% à 73,3% entre 2013 et 2023, dépassant largement le seuil de 55% recommandé par les institutions de Bretton Woods.
Face à ces défis, le gouvernement kényan devra trouver un équilibre délicat entre la nécessité d’assainir ses finances publiques et les attentes de sa population, tout en maintenant la confiance des investisseurs internationaux.
L’avenir économique du pays dépendra de sa capacité à mettre en œuvre des réformes structurelles tout en préservant sa dynamique de croissance.