Le Cameroun refuse 200 milliards ; voici la raison

Dans un contexte de marché financier tendu, le Cameroun a pris la décision surprenante de repousser son émission obligataire de 200 milliards de francs CFA, initialement prévue en avril 2024.

Cette opération, d’une valeur de 325,8 millions de dollars, avait pour objectif de lever des fonds pour les besoins budgétaires de l’État.

Selon des sources proches du ministère des Finances, les tractations sont toujours en cours, mais le marché est actuellement saturé par les émissions récentes du Gabon et de la Banque de Développement des États de l’Afrique Centrale (BDEAC).

Ces deux emprunteurs ont dû prolonger d’un mois leurs opérations respectives de 50 et 150 milliards, faute d’un niveau de souscription suffisant.

Cette situation reflète les difficultés croissantes d’accès au financement dans la sous-région.

La politique monétaire restrictive menée par la Banque des États de l’Afrique Centrale (BEAC) pour juguler l’inflation a entraîné une hausse des taux d’intérêt bancaires, rendant les investissements moins attractifs.

Face à ce contexte défavorable, le Cameroun a décidé d’adopter une approche prudente. Habitué à pratiquer des taux d’intérêt maîtrisés, le pays préfère attendre une accalmie sur les marchés plutôt que de risquer un échec potentiellement coûteux.

Dans l’intervalle, le Trésor public envisage une opération de rachat d’obligations émises précédemment sur le marché de la BEAC.

D’un montant compris entre 150 et 200 milliards de FCFA, cette stratégie vise à prolonger les échéances de remboursement et ainsi préserver la trésorerie du Cameroun.

Cette approche traduit une gestion prudente de la dette. Mais elle souligne également de nombreux défis croissants.

Ces défis, ce sont surtout des difficultés auxquelles sont confrontés les États de la zone CEMAC pour mobiliser des financements à des conditions favorables sur les marchés.

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