La Banque centrale du Zimbabwe vient d’annoncer une dévaluation majeure de sa monnaie nationale, le Zimbabwe Gold (ZiG), face au dollar américain.
Cette décision, qui voit le taux de change officiel passer de 14,1 à 24,4 ZiG pour un dollar, représente une dévaluation de 42%. Cette mesure drastique intervient dans un contexte économique particulièrement tendu pour ce pays d’Afrique australe.
Le gouverneur de la Banque de réserve du Zimbabwe, John Mushayavanhu, a présenté cette décision comme une nécessité pour offrir « une plus grande flexibilité du taux de change ».
En réalité, cette dévaluation est une réponse directe à la pression croissante exercée par un marché parallèle des changes florissant, où le ZiG s’échangeait déjà à des taux bien plus défavorables.
Il est important de rappeler que le ZiG, introduit en avril dernier en remplacement du dollar zimbabwéen, était censé apporter une stabilité monétaire grâce à son adossement à l’or.
Cependant, cette promesse n’a pas résisté à la réalité économique du pays, marquée par une inflation galopante et une demande croissante en devises étrangères.
Cette décision s’inscrit dans une longue histoire de troubles monétaires au Zimbabwe. Le pays a connu l’une des pires hyperinflations de l’histoire moderne, culminant en 2008 avec l’émission d’un billet d’un billion de dollars zimbabwéens. Depuis, le pays a oscillé entre l’utilisation du dollar américain et des tentatives de réintroduction d’une monnaie nationale.
La dévaluation actuelle du ZiG soulève des questions sur l’efficacité des politiques monétaires du Zimbabwe et sur la capacité du pays à stabiliser son économie.
Elle met en lumière les défis persistants auxquels fait face cette nation, notamment la pauvreté généralisée, un chômage élevé et des pénuries chroniques de produits essentiels.
Pour les Zimbabwéens ordinaires, la dévaluation de la monnaie nationale signifie une nouvelle érosion de leur pouvoir d’achat, dans un pays où beaucoup préfèrent déjà utiliser le dollar américain pour se protéger contre l’instabilité monétaire. Elle risque également d’exacerber l’inflation, déjà à des niveaux préoccupants.
Dans ce contexte, l’avenir économique du Zimbabwe reste incertain. La capacité du gouvernement à restaurer la confiance dans sa monnaie nationale et à stabiliser l’économie sera cruciale pour l’avenir du pays et le bien-être de sa population.