C’est un bras de fer qui met aux prises un pays africain et le mastodonte français des télécoms, Orange.
En cause ? La volonté du gouvernement de Bangui d’encadrer les tarifs du mobile money, ce service permettant les transactions financières par téléphone portable.
Tout est parti d’un projet fiscal pour 2024 visant à taxer à hauteur de 1% les opérations numériques. Une mesure censée renflouer les caisses de l’État, mais qui a fait bondir Orange.
Pour compenser, l’opérateur a décidé d’augmenter ses frais sur le mobile banking.
Manœuvre jugée inacceptable par le ministre de l’Économie numérique. Justin Gourna Zacko a tonné contre cette « hausse unilatérale des tarifs », exigeant d’Orange qu’il fasse machine arrière au plus vite.
La défense du portefeuille électronique, frontière du développement
Au-delà de ce bras de fer, c’est un enjeu de développement capital qui se joue en Centrafrique.
Dans ce pays où l’accès aux services bancaires demeure un luxe, le mobile money ouvre la voie vers l’inclusion financière des plus démunis.
Preuve de son importance : en 4 ans, les transactions par portefeuille électronique ont été multipliées par 50 selon les données de la Banque centrale régionale !
Un essor qui a permis de drainer quelque 275 milliards de francs CFA en 2022.
Mais ce boom pourrait être fragilisé si les tarifs flambent. La Plateforme des droits numériques centrafricains s’est d’ailleurs inquiétée des effets « sur le faible pouvoir d’achat » de la nouvelle taxe et de possibles hausses.
Le mobile money, porte d’entrée vers une Centrafrique plus connectée et inclusive, est ainsi au cœur des tensions.
Le gouvernement de ce pays africain défendra-t-il ce sésame du développement face aux appétits fiscaux de ce géant français ? La bataille des tarifs est lancée.
Retrouvez l’essentiel de l’actualité sur notre compte Tiktok.