Le ministère de la Santé du Cameroun redoute de « grands dangers sanitaires » pour les populations de l’Extrême-Nord, après les pluies diluviennes qui s’y sont abattues depuis la fin du mois d’août.
Selon le décompte du gouvernement, 17 personnes ont péri et 60.777 ménages ont été sinistrés dans cette région située à la frontière du Tchad et du Nigeria, également touchés par des inondations meurtrières.
Dans une publication mise en ligne mercredi 11 septembre 2024, sur son site internet, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires au Cameroun (OCHA), comptabilise pour sa part 20 mort et plus de 236.000 personnes affectées depuis fin août dans l’extrême nord du Cameroun.
« De grands dangers sanitaires guettent en permanence les populations dans cette partie du pays. Il s’agit notamment du choléra, du paludisme et d’autres maladies hydriques fortement redoutées », écrit dans un communiqué diffusé sur sa page Facebook officielle le ministère de la Santé, tout en soulignant que, « jusque-là, aucune épidémie n’est signalée ».
Le ministère en appelle à « tous les maillons de la chaîne sanitaire de la région », pour « éviter une résurgence d’épidémies qui pourraient profiter de la situation pour alourdir le bilan, notamment sur le plan humain ». D’autant que 15 des 32 districts de santé de la région sont « toujours en situation d’ »urgence réelle ».
La direction de la météorologie au Cameroun annonce une pluviométrie excédentaire avec des cumuls saisonniers évalués à 125% au-dessus de la normale pour la période d’août, septembre et octobre », selon le bilan publié par l’OCHA.
La semaine dernière, l’ONU avait alerté sur l’impact des « pluies torrentielles » et des « inondations sévères » dans la région, appelant à « une action immédiate et à un financement suffisant » pour faire face à la « crise climatique ».
L’été 2024 a été le plus chaud jamais mesuré sur la planète, avec des records de températures s’enchaînent sans faiblir depuis plus d’un an et leur cortège de canicules, de sécheresses ou d’inondations meurtrières alimentées par un réchauffement climatique sans répit.
Les derniers bilans disponibles font état de 341 morts et d’un million et demi de sinistrés au Tchad, de plus de 650.000 personnes déplacées au Niger, d’au moins 400.000 personnes déplacées au Nigeria où l’on déplore au moins 30 morts, et de plus de 700.000 sinistrés au Soudan du Sud, un des pays les plus pauvres du monde.
Avec AFP