Burkina Faso : « sauvez-nous », mauvaise nouvelle pour le pouvoir…

Un vent de trouble semble souffler sur le pouvoir en place au Burkina Faso. En effet, des manifestations frappent le pays.

« Sauvez-nous, Kantchari meurt de faim »: des centaines de personnes ont manifesté samedi à Kantchari, dans l’est du Burkina Faso, pour réclamer assistance alimentaire et davantage de sécurité dans cette localité sous blocus de groupes jihadistes depuis plus de deux ans.

A l’initiative des associations de femmes de cette ville, les manifestants ont arpenté les rues, en brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait notamment lire : « libérez Kantchari et la Tapoa (la province, NDLR) des terroristes ».

Les manifestants ont également demandé « l’arrivée immédiate du bataillon d’intervention rapide promis à Kantchari », une unité de défense dédiée à la réponse contre les jihadistes.

Rassemblée sur la grande place, les manifestants ont ensuite lancé un « cri de cœur » au président de la transition, le capitaine Ibrahim Traoré, arrivé au pouvoir par un coup d’Etat en septembre 2022, avertissant que « le minimum vital manque »: « pas de mil, de maïs, de riz ou de niebé dans la ville de Kantchari ».

Un ravitaillement a eu lieu en « décembre » mais plusieurs camions ont été incendiés par les jihadistes et les vivres n’ont permis de tenir « qu’un mois », a expliqué une porte-parole des manifestants.

« Nous n’avons plus rien à manger. Toutes les feuilles comestibles ou non ont été consommées. Enfants, femmes et hommes meurent de faim. D’autres se pendent parce qu’ils ne peuvent plus supporter », a-t-elle soutenu.

La ville de Kantchari, comme plusieurs localités du nord et de l’est du Burkina, vit depuis deux ans sous blocus des groupes jihadistes qui attaquent régulièrement les convois terrestres de ravitaillement.

Les paysans n’osent plus sortir de la ville pour aller aux champs, expliquent les habitants.

Le Burkina Faso est confronté depuis 2015 à des violences jihadistes attribuées à des mouvements armés affiliés à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique, ainsi qu’aux représailles attribuées aux forces armées et leurs supplétifs, qui ont fait quelque 20.000 morts et deux millions de déplacés.

© avec l’AFP

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