Ce dimanche 15 septembre 2024 marque un tournant décisif pour la raffinerie d’Aliko Dangote, mais surtout pour le Nigéria et son industrie pétrolière.
En effet, le projet titanesque de 20 milliards de dollars et plus grande infrastructure du genre en Afrique, s’apprête enfin à distribuer de l’essence sur le marché local.
Cette étape cruciale intervient après des mois d’attente et de spéculations, ponctuant un parcours semé d’embûches pour le magnat nigérian.
L’annonce officielle a été faite le 13 septembre par Zacch Adedeji, directeur de l’autorité fiscale nigériane, lors d’une conférence de presse.
« Tous les accords ont été finalisés et le premier lot de Premium Motor Spirit commencera à être chargé le dimanche 15 septembre », a-t-il déclaré, mettant fin à une période d’incertitude quant à la distribution effective du carburant.
La raffinerie Dangote, d’une capacité impressionnante de 650 000 barils par jour, avait déjà entamé sa production de diesel et de kérosène en janvier dernier. Cependant, la distribution d’essence, produit crucial pour l’économie nigériane, était restée en suspens, principalement en raison de désaccords sur les droits d’écoulement et les prix.
Un accord novateur a finalement été conclu : en échange de pétrole brut fourni par la NNPC (compagnie pétrolière publique nigériane), la raffinerie Dangote s’engage à livrer de l’essence et du diesel de valeur équivalente au marché intérieur.
Point crucial, ces transactions seront effectuées en naira, la monnaie locale, conformément à la volonté du gouvernement de renforcer l’économie nationale.
Ce dimanche, des centaines de camions-citernes se pressent déjà aux portes de la raffinerie à Ibeju-Lekki, dans l’État de Lagos, prêts à charger les premières cargaisons d’essence.
Cette image témoigne de l’impatience du marché et de l’importance stratégique de cette production locale pour le Nigéria, premier producteur de pétrole d’Afrique mais longtemps dépendant des importations pour ses besoins en carburants raffinés.
L’entrée en service complète de la raffinerie Dangote pourrait bien marquer un tournant dans l’histoire économique du Nigéria. Au-delà de la réduction de la dépendance aux importations, elle promet de stimuler l’emploi local, de favoriser le transfert de technologies et potentiellement de positionner le pays comme un acteur majeur dans l’exportation de produits pétroliers raffinés en Afrique de l’Ouest.
Néanmoins, des défis persistent. La question de l’approvisionnement en pétrole brut et la gestion des prix sur le marché intérieur restent des sujets sensibles. De plus, l’intégration de cette nouvelle production dans un marché longtemps dominé par les importations nécessitera une période d’ajustement.
Alors que les premiers camions-citernes s’apprêtent à quitter la raffinerie, c’est tout un pays qui retient son souffle, espérant que cette réalisation d’Aliko Dangote marquera le début d’une nouvelle ère de prospérité énergétique pour le Nigéria.