Algérie : la France prend une décision qui énerve les Algériens

Empreinte News

La pâte à tartiner El Mordjene, véritable phénomène culinaire venu d’Algérie, se trouve au cœur d’une polémique diplomatique et commerciale entre la France et son ancienne colonie.

Ce produit, qui a conquis les papilles des consommateurs français, se voit soudainement interdit d’importation sur le territoire de l’Union européenne, une décision qui suscite l’incompréhension et la colère côté algérien.

Le succès fulgurant d’El Mordjene en France est indéniable. Comparée au célèbre Kinder Bueno pour son goût, cette pâte à tartiner a fait l’objet d’un véritable engouement sur les réseaux sociaux, propulsée par les influenceurs et les amateurs de saveurs nouvelles.

Malgré un prix relativement élevé, oscillant entre 8,50 et 13 euros le pot, la demande n’a cessé de croître, au point que certains commerçants ont déclaré en avoir vendu des milliers en quelques mois.

Cependant, cette success story a été brutalement interrompue. L’Union européenne invoque le règlement n°2202/2292 qui régit l’importation de produits laitiers.

L’Algérie, n’étant pas sur la liste des pays autorisés à introduire ce type de produits sur le marché européen, se voit fermer les portes de l’exportation vers la France. Cette justification technique ne convainc guère les autorités algériennes, qui y voient une manœuvre protectionniste.

Mustapha Zebdi, président de l’Association algérienne de protection et d’orientation du consommateur (Apoce), ne mâche pas ses mots. Il suggère que cette interdiction serait motivée par la volonté de protéger les intérêts des géants européens de l’agroalimentaire, notamment Ferrero et son emblématique Nutella.

Le timing de cette décision, intervenant au moment où El Mordjene gagnait en popularité, renforce les soupçons d’une concurrence déloyale.

Cette affaire révèle les tensions sous-jacentes dans les relations franco-algériennes, où les enjeux économiques se mêlent aux sensibilités post-coloniales.

Elle met également en lumière la complexité des réglementations commerciales internationales et leur potentielle instrumentalisation à des fins protectionnistes.

Pour les consommateurs français, privés de leur nouvelle gourmandise favorite, et pour les producteurs algériens, voyant s’envoler une opportunité d’exportation prometteuse, cette décision laisse un goût amer.

Elle soulève des questions sur l’équité des échanges commerciaux et sur la capacité des produits du Sud à percer sur les marchés européens face aux géants de l’industrie agroalimentaire.

source

Leave a comment

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *