Intégré dans le projet de loi agricole, cette disposition prévoit la création d’un nouveau diplôme national de premier cycle, qui serait proposé « conjointement » par des établissements publics d’enseignement supérieur et des établissements d’enseignement technique agricole « publics ou privés ».
Ce diplôme devra concourir à « un objectif d’insertion professionnelle dans les métiers de l’agriculture et de l’agroalimentaire ».
Il devait s’intituler « Bachelor agro », mais des députés français de tous bords se sont opposés à ce qu’ils considéraient comme un anglicisme malvenu.
Un amendement, porté par les rapporteurs macronistes et Les Républicains, est venu apporter la possibilité d’ »accréditer » des établissements privés d’enseignement supérieur agricole, et pas uniquement les lycées agricoles privés, comme prévu dans le texte initial.
Plusieurs députés à gauche se sont opposés à ce diplôme. C’est une « idée farfelue », et « personne n’a demandé ce machin », a tancé le communiste Sébastien Jumel.
« Je n’ai jamais entendu parler en 20 ans dans la communauté éducative » du besoin de ce diplôme, a renchéri la députée LFI Aurélie Trouvé, se prévalant de son expérience dans l’enseignement agronomique. Les deux élus ont agité le risque d’une « privatisation » de l’enseignement.
« Ça ne sort pas de nulle part », a défendu au contraire le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau, estimant que ce diplôme comblait « un maillon manquant » pointé par les établissements.
Plus tôt dans la matinée, les députés ont aussi adopté une série d’articles, notamment pour clarifier les missions de l’enseignement agricole technique public, qui devra prévoir des modules sur la transition agroécologique ou l’agriculture biologique.
Un autre article du texte liste également des priorités d’action publique en matière de formation. Un amendement du groupe Liot est venu fixer pour 2030 un objectif de hausse de 30% du nombre d’élèves dans l’enseignement agricole technique par rapport à 2022, et des hausses de 75% du nombre de vétérinaires formés et de 30% du nombre d’ingénieurs agronomes par rapport à 2017.
Ils ont également adopté des orientations à suivre pour les politiques publiques, avec l’objectif, non contraignant, d’atteindre au moins 400.000 exploitations agricoles sur le territoire d’ici à 2035.
Avec AFP
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