L’état d’urgence est une mesure potentiellement prenable pour un gouvernement en cas de danger imminent sur le territoire ou face à un problème de sécurité intérieure. Certaines libertés fondamentales peuvent être alors restreintes. La crise sanitaire liée à la covid-19 puis les menaces terroristes ont encouragé à juste titre le Togo à le décréter jusqu’à ce jour dans la région des Savanes.
La sécurité des biens et personnes est mise à rude épreuve dans cette partie septentrionale du pays qui a déjà été l’objet d’attaques terroristes. Face à cette circonstance exceptionnelle, l’État a pris pour une durée déterminée des décisions visant à protéger les habitants.
L’état d’urgence sécuritaire dans la région des Savanes qui concentre 1 143 520 habitants a été instauré pour la première fois le 13 juin 2022. Il a été prorogé de 06 mois en septembre 2022 lorsqu’il est arrivé à terme le 12 mars 2023. En début d’avril 2023, le parlement a accepté le prolongement pour 12 mois dans la région des Savanes.
La prolongation a été sollicitée par le gouvernement pour optimiser les mesures de lutte. La sécurité et la protection civile vont alors être renforcées avec des forces de défense et de sécurité mises dans des dispositions optimales ; le maintien de la vigilance des populations jusqu’à ce que les groupes djihadistes soient mis hors d’état de nuire dans la région.
Les dirigeants ne se sont pas trompés. En temps de covid-19, c’est une mesure salvatrice qui a permis de limiter les sorties publiques et de contenir le virus. La panique a été évitée en permettant aux habitants de rester en sécurité chez eux et de travailler depuis leur domicile.
Le programme d’assistance monétaire Novissi a également aidé. Le montant versé grâce à ce dernier est de plus de 13 milliards de francs CFA. Plus de 800 000 personnes éligibles ont reçu des transferts d’argent pour combler le manque à gagner et faire face aux chocs.
Le Plan d’urgence pour la région des Savanes (Purs) a été lancé en début d’année 2022 pour soutenir la population face à l’insécurité grandissante dans la zone en question.
En février 2023, le bilan faisait état d’un montant de 50 milliards de francs CFA engagé. Cette somme a facilité l’accès à l’eau potable à 80 000 personnes et l’accès à une électricité fiable à 15 000 ménages. Le réseau des pistes rurales a été amélioré de 15 à 20%.