Gbagbo critique la CEDEAO, qu’il qualifie de « propagande de la France »

Dans une interview accordée au journaliste Alain Foka, diffusée cette semaine sur AFO Média, l’ancien président de la Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo, a abordé plusieurs sujets d’actualité. Il s’est notamment exprimé sur la récente création de l’Alliance des États du Sahel (AES), une initiative née du retrait du Burkina Faso, du Niger et du Mali de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).

Laurent Gbagbo n’a pas caché ses réserves vis-à-vis de la CEDEAO, estimant que cette organisation ne répond plus aux enjeux actuels des États ouest-africains. Selon lui, « la CEDEAO ne s’adapte pas aux problèmes » auxquels sont confrontés ses membres. Il justifie ainsi le départ des trois pays en affirmant : « Quand vous n’êtes pas capables dans une communauté de vous mettre ensemble pour chercher de solutions aux problèmes qui se posent, ne vous étonnez pas que les gens vous quittent. »

L’ancien président ivoirien a donc critiqué l’absence d’une force militaire régionale capable de combattre efficacement le terrorisme, une menace qui pèse lourdement sur plusieurs pays de la sous-région, dont le Togo. Selon lui, la CEDEAO laisse ces États livrés à eux-mêmes face aux insurrections terroristes.

M. Gbagbo a par ailleurs dénoncé ce qu’il considère comme une dérive de l’organisation ouest-africaine. « La CEDEAO est devenue un instrument de propagande de la France », a-t-il déclaré, pointant du doigt l’influence extérieure sur la gestion des affaires régionales.

Alors qu’il envisage de se porter candidat à la prochaine élection présidentielle en Côte d’Ivoire, malgré qu’il soit pour l’heure déclaré non-éligibilité, Gbagbo n’a pas exclu la possibilité que son pays rejoigne l’AES s’il était élu. Il a en outre souligné l’importance de résoudre des questions pertinentes, telles que la création d’une monnaie commune, un projet qu’il juge prioritaire pour l’Afrique.

D’après lui, il est inutile de rester dans la CEDEAO avec plusieurs monnaies différentes. « Il est temps aujourd’hui que l’Afrique règle ses problèmes monétaires », a-t-il martelé.

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