L’Union européenne a envisagé de renforcer sa présence diplomatique dans la région des Grands Lacs, un espace géopolitique sensible incluant le Rwanda, le Burundi et la RDC.
Pour ce faire, un envoyé spécial devait être nommé pour faciliter les dialogues et apaiser les tensions.
Cependant, la procédure de nomination a été brusquement interrompue, révélant l’influence inattendue du Rwanda sur les décisions de l’UE.
L’incident a commencé lorsque l’UE a failli nommer Bernard Quintin, un diplomate belge bien établi et ancien directeur Afrique au service diplomatique européen, comme envoyé spécial.
Malgré l’accord unanime des États membres de l’UE sur sa candidature, l’opposition ferme du Rwanda a été rapidement manifestée.
Paul Kagame, le président rwandais, a exprimé son désaccord lors d’une conversation téléphonique avec le président français Emmanuel Macron fin avril, bien avant que la décision ne soit formalisée.
Cette opposition rwandaise a entraîné une réaction en chaîne parmi les États membres de l’Union Européenne.
Des pays comme la Suède et le Danemark ont insisté sur l’importance de l’accueil favorable de tout envoyé spécial dans la région, soulignant que son efficacité dépendrait de sa capacité à interagir avec tous les acteurs locaux.
En conséquence, l’UE a décidé de retarder la nomination et d’étendre la procédure de sélection jusqu’au 5 juillet, comme communiqué aux États membres mi-juin.
Le cas de Bernard Quintin illustre comment un pays africain peut influencer une décision pourtant prise en consensus par les Vingt-Sept.
Il met également en lumière les défis auxquels l’UE est confrontée dans sa gestion des relations externes, où des intérêts historiques et contemporains se heurtent.
L’impact de cet incident sur les relations futures entre l’UE et le Rwanda pourrait être significatif.
En refusant un candidat soutenu par l’ensemble des États membres de l’UE, le Rwanda démontre non seulement sa capacité à influencer les politiques européennes, mais aussi le potentiel de tensions accrues si les préoccupations rwandaises ne sont pas prises en compte dans les futures nominations et politiques.