Le chef de la diplomatie ukrainienne était en visite à Varsovie ce mardi 1er octobre 2024 alors que les relations entre ses deux pays se sont tendues au cours des dernières semaines, suite notamment à un différend historique.
Lors de sa première visite en Pologne, alliée fidèle de Kiev face à la Russie, le ministre Andriï Sybiga n’a pas rencontré son homologue polonais Radoslaw Sikorski.
Le porte-parole du ministère polonais des Affaires étrangères Pawel Wronski a indiqué à l’agence polonaise de presse PAP qu’une telle rencontre n’était pas prévue.
Les deux chefs de la diplomatie devaient également prendre la parole ensemble lors d’un forum consacré à la sécurité organisé dans la capitale polonaise, mais selon les organisateurs, le ministre polonais a dû annuler sa participation en raison d’une réunion gouvernementale.
Les relations entre les deux pays se sont tendues au cours des dernières semaines à la suite d’appels de plus en plus pressants de la Pologne à autoriser les exhumations des victimes des massacres en Volhynie, demande rejetée par Kiev. Entre 1943 et 1945, quelque 100.000 civils polonais y ont été tués par des membres de l’Armée insurrectionnelle ukrainienne (UPA).
Lors d’une rencontre avec le ministre ukrainien, le président de la chambre basse du Parlement polonais (Diète) a souligné « l’importance pour les Polonaises et les Polonais d’allumer une bougie sur les tombes de leurs proches décédés ».
« Pour ce faire, il est essentiel que nous sachions où ils sont enterrés. Il s’agit donc d’une question de civilisation et non d’une question politique », a déclaré Szymon Holownia, selon un communiqué de la Diète.
Lundi, le ministre polonais Sikorski a déclaré lors d’un entretien à la télévision polonaise TVN24 ne pas comprendre « pourquoi l’Ukraine libre a autorisé l’exhumation des milliers de soldats de Wehrmacht qui sont allés là-bas en tant qu’envahisseur, alors que nous, nous ne pouvant pas enterrer nos morts ».
Lors de sa visite à Varsovie, le chef de la diplomatie ukrainienne a rencontré le chef de l’Etat polonais Andrzej Duda et les présidents des deux chambres du Parlement.
Lors du forum sur la sécurité, il a souligné que « l’Ukraine doit faire partie de la famille euro-atlantique ».
« La communauté euro-atlantique a également besoin de l’Ukraine en son sein pour assurer sa sécurité et son propre avantage concurrentiel », a-t-il dit.
@Avec l’AFP