Trois suspects ont été arrêtés après le tir de deux fusées éclairantes le samedi 16 novembre 2024 près de la résidence privée du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, qui n’était pas sur les lieux, ont indiqué ce dimanche matin la police et le Shin Beth (service de sécurité intérieure).
« Dans la nuit, trois suspects ont été arrêtés pour leur implication dans l’incident », qui s’est déroulé à Césarée, dans le centre du pays, ont-ils dit dans un communiqué.
Aucune information n’a filtré sur l’identité des suspects ou sur leurs motivations.
La justice a ordonné une interdiction de publication d’informations sur l’enquête ou l’identité des suspects pendant une période de 30 jours, précise le communiqué.
Vers 19 H 30 (17 H 30 GMT) samedi, deux fusées éclairantes ont atterri dans la cour devant la résidence du Premier ministre, selon la police et le Shin Beth qui avaient évoqué « un grave incident » et « une dangereuse escalade ».
Le président de la Knesset, Amir Ohana, un membre du Likoud (droite) dirigé par M. Netanyahu, a accusé le mouvement de protestation contre le gouvernement d’avoir alimenté l’attaque. « L’écriture était sur les murs, sur les routes, dans les messages incendiaires et dans les manifestations », a-t-il écrit sur X.
Suite à l’incident, le président israélien Isaac Herzog a, lui aussi, mis en garde contre « une escalade de la violence dans la sphère publique » sur X.
Dans l’opposition, Benny Gantz, ancien membre du cabinet de guerre israélien et chef du parti de l’Union nationale (centre), a également pointé du doigt une dérive du mouvement de protestation.
« Si les soupçons sont fondés et si des militants protestataires sont à l’origine des tirs de fusées éclairantes sur la maison du Premier ministre, il convient de le dire clairement et sans ambiguïté : ce n’est pas une protestation, c’est du terrorisme », a-t-il écrit sur X.
« Bien que je sois profondément en désaccord avec Netanyahu et que je le critique souvent, et même si je n’ai aucun doute sur le fait que le peuple devrait réélire ses dirigeants (…) Netanyahu n’est pas un meurtrier et n’est pas un ennemi, on ne doit manifester contre lui et contre le gouvernement que conformément à la loi », a-t-il ajouté.
La réforme judiciaire promue par le Premier ministre Benjamin Netanyahu (droite) et ses alliés d’extrême droite a profondément fracturé le pays en 2023 en donnant naissance à un des mouvements de contestation les plus importants de l’histoire d’Israël.
Outre l’abandon de la réforme, le mouvement réclame le départ de M. Netanyahu, inculpé dans des affaires de corruption.
La réforme a été suspendue avec le début de la guerre avec le Hamas palestinien, le 7 octobre 2023, mais le mouvement « anti-Bibi », le surnom du Premier ministre israélien, continue de mobiliser, même si les manifestations sont de moindre importance.
Le 22 octobre, la résidence de M. Netanyahu à Césarée avait déjà été la cible d’un tir de drone du Hezbollah, qui n’avait fait que peu de dégâts. Le mouvement islamiste libanais avait revendiqué l’attaque.
© AVEC AFP