Reçu dans l’émission Le Talk sur Global Africa Telesud, le ministre Christian Trimua est revenu sur les derniers développements de l’actualité togolaise : l’agression du député sénégalais Guy Sagna, le double scrutin législatif et régional, le changement constitutionnel, l’enlèvement du chroniqueur béninois Steve Amoussou à Lomé et la question des détenus politiques au Togo.
Concernant l’agression du député sénégalais Guy Sagna, survenue le 29 septembre au siège de la Convention Démocratique des Peuples Africains (CDPA) à Lomé, le ministre Christian Trimua s’est lancé dans une série de déclarations quelque peu évasives. Plutôt que de condamner fermement l’attaque, il a préféré imputer la responsabilité aux leaders de la Dynamique pour la Majorité du Peuple (DMP), les accusant de ne pas avoir pris les mesures adéquates pour protéger l’élu sénégalais.
« Il semble qu’ils (les leaders de la DMP) auraient dû organiser eux-mêmes leur service d’ordre. (…) Les forces de l’ordre n’étaient pas sur les lieux de la manifestation. (…)Ils n’ont pas pris le temps de filtrer correctement qui entrait dans leurs locaux. Même si on dénonce l’événement, il faut interpeller la responsabilité des organisateurs », a-t-il déclaré, orientant ainsi la discussion vers les obligations des organisateurs plutôt que sur celles des autorités publiques.
Cette position, cependant, suscite des interrogations. En attribuant toute la responsabilité aux organisateurs, le ministre paraît détourner les regards du rôle que pourraient jouer les autorités pour prévenir de tels actes de violence dans l’espace public. Selon lui, le régime n’aurait aucun lien avec les agresseurs. « Le gouvernement n’utilise pas les gros bras », a-t-il débité. Un argument qui laisse sceptiques certains observateurs, compte tenu de l’absence apparente de réaction des forces de sécurité présentes sur les lieux au moment de l’agression.
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