Togo-Tribune libre: L’incertitude du déshonneur

Partout, c’est l’Éthique qui fait gagner toute bataille de la Dignité. C’est l’Éthique qui fera revenir la République au Togo, et aucunement la poursuite de nombreux avantages et plusieurs lièvres à la fois… La fidélité à l’honneur sauve de la tyrannie; l’ignorance, la désunion et la violence ne peuvent continuer à présider aux destinées du Togo. Alors, il faut exposer les tares du Togo, décacher les travers de ce pays pour mieux les corriger. En l’état actuel, Mère Térésa serait gardée en détention au Togo ou tenue en exil, si elle était encore de ce monde.

En politique togolaise, le hasard n’existe pas. La main invisible du hasard, celle de Dieu lui-même ou de la science propre à l’outil statistique n’existe aucunement au Togo. Seules prédominent les basses besognes de la manipulation et du coup d’État permanent, maladroit et incompétent.

Au Togo, personne n’est admirative devant la triche permanente et calamistre de Faure Gnassingbé; la triche faite à l’université, à Washington DC, et assortie d’un faux diplôme qu’il s’est auto-délivré, sans traces dans les annales des universités nord-américaines qui souvent sont fières d’exhiber leurs diplômés.

Pire encore, au sortir des dernières prétendues élections, aucune personne sérieuse au Togo n’est intéressée à faire des réclamations sur un autre scrutin fraudé à haute dose, par intention et par ignorance, car convoquée sous une loi et proclamée sous une autre. Le Togo ne possède aucun sens de la légalité et du savoir-faire politique : seules la brutalité, l’incompétence, la fausseté, la honte et la trahison continuent à prospérer au Togo.

Voilà ! Tous ceux qui, de temps à autre, proclament que « Faure Gnassingbé est intelligent et stratège » découvrent finalement que ce n’est pas de l’intelligence que de défier la science et la sagesse universelles de la souveraineté du Peuple. C’est plutôt l’illusion du mécréant : celui-ci reporte toujours sa rédemption au lendemain de la prochaine infraction coupable.

À un mot prêt, Victor Hugo aurait pu l’écrire dans “Les Misérables” : « C’est dans une élection (maison) que Jean Valjean était, comme avait dit Fauchelevent, “tombé du ciel” ».

Aux petits soins de la compromission

Soigneusement choisis, quasiment tous des chefs de partis politiques au Togo, les cinq députés de l’opposition sont les accompagnateurs dans une Assemblée nationale noire moutonnière dédiée à octroyer le blanc-seing privé aux caprices insatiables et inapaisables de Faure Gnassingbé.

Une telle soumission indigente à une tyrannie sans limites est d’ailleurs sous-payée à ces sous-élus : la honte et la saleté de recevoir directement, eux-mêmes et sans intermédiaires, des rémunérations financières pour faire face aux dépenses de fonctionnement de chacun de leur parti politique… Nous sommes véritablement dans la tragédie humaine traduite dans “Les Misérables” : votre adversaire, bourreau et tortionnaire est votre bienfaiteur, votre donateur et votre mécène, en plus d’être le médiocre de tous vos élèves. Nous sommes précisément au Togo politique !

Le conseiller spécial de l’un des partis politiques pris au piège togolais de la damnation et de la déchéance, de l’atrophie et de l’asphyxie, avait trouvé une illustration pratique et définitive pour traduire la situation désastreuse qui prévaut dans les sérails : « On ne peut pas pavoiser lorsqu’on s’attendait à une dizaine de députés, et qu’en fin de compte on en a eu que deux », dixit Dr Nagbandja Kampatibe de la formation ADDI, Alliance des démocrates pour le développement intégral… Une décadence intégrale!

Les dictatures ont une façon bien à elles de gérer leur gouvernance : les partages et les nominations se font toujours dans des élections frauduleuses aux résultats non supportés de preuves, et qui servent néanmoins à piéger les adversaires en les gratifiant de prébendes après les avoir longtemps affamés. Ce partage de bénéfices permet de créer la normalité élective au moyen du faux, d’alimenter la compromission et de perpétuer la zizanie dans leur opposition choisie.

Soigneusement triés et choisis, que peuvent bien faire 5 députés contre 108 autres moutons, sinon servir de caution à la forfaiture de la privatisation de l’État togolais au profit d’une seule personne : Faure Gnassingbé qui, comme un faux-diplômé à son habitude, compose l’épreuve de son examen, procède aux corrections et annonce les résultats. La privatisation au Togo est plus que de la monarchisation : c’est à la fois un déshonneur, une ignominie, une militarisation et une peur du Peuple.

Le Togo dictatorial est d’ailleurs en guerre permanente contre son peuple. Tellement que ce Togo de Faure Gnassingbé est le quatrième pays au monde, dans le monde entier dis-je bien, à consacrer une part importante de sa faible production intérieure brute (PIB), à l’achat des armes : juste après l’Ukraine en guerre, l’Arabie saoudite et le Qatar, bien avant Oman, Jordanie, Algérie, Azerbaïdjan, Koweït et Israël ; le rapport 2024 de la Munich Security Index est formel là-dessus.

Après le traumatisme de la présidentielle du 22-février-2020, œuvre maitresse du regretté Mgr. Philippe Fanoko KPODZRO, le désir d’effacer l’insoumis Peuple togolais du choix méritoire de son pouvoir exécutif, le président de la République, cette volonté d’effacement du Peuple s’est cristallisée en une improvisation de dernière minute.

Avec une incompétence assourdissante et un réveil tardif qui lui restent caractéristiques, Faure Gnassingbé n’a pas su remonter le temps à travers le seul chemin du Consensus National qui lui était proposé d’ailleurs depuis le 11 septembre 2023 : les ASSISES générales intégrales de la République (AGIR).

La nudité politique du Togo

Faure Gnassingbé a une peur bleue unir du Peuple togolais comme du ciel qu’il craint toujours de lui tomber définitivement sur la tête, un jour de vraie élection. Pour prévenir cette fatale et récurrente éventualité, Faure Gnassingbé préfère supprimer le Peuple : il est plus facile de contrôler 113 personnes nommées que d’oser encapsuler tout un Peuple.

Et pourtant, le temps des élections n’est toujours pas encore arrivé au Togo. Sans AGIR, sans les ASSISES générales intégrales de la République, aucune légitimation ni légalisation ne pourra être accordée à un quelconque pouvoir au Togo, même pas à celui issu d’un coup d’État salutaire.

La refondation du Togo et sa reconstruction ne résident aucunement dans l’érection d’une Assemblée nationale moutonnière et nourricière de toutes les cupidités individuelles avilissantes dans le tissu social qui recouvre, à peine, la nudité politique actuelle du Togo.

Il n’y a donc aucun salut à Faure Gnassingbé en dehors du Peuple togolais : la voix du Peuple qui résonne dans le Consensus National des ASSISES générales intégrales de la République c’est la voix de Dieu, et personne ne peut s’en passer au Togo, pas plus aux États-Unis d’Amérique, en France, au Faso, au Bénin, au Ghana ou ailleurs.

Toutes les indépendances premières ont vocation à être consolidées par la suite, sous la seule bénédiction du Peuple. Partout à travers le monde, le premier Gaou politique n’est jamais parfait. Partout, l’art de la rectification, de la renaissance et du Grand Pardon est expérimenté avec sagesse.

Nous revoilà à la case départ ; cette case qui toujours révèle le manque de vision et d’objectifs mesurables dans chacun des actes et des décisions politiques au Togo depuis l’arrivée par effraction de Faure Gnassingbé au contrôle du Togo un 5 février 2005.

L’assurance du déshonneur

Que voyons-nous déjà… Déjà, à la table d’une prétendue Commission du règlement intérieur composée de 19 personnes (3 contre 16), le jeu malsain a vite fait de commencer dans l’Assemblée moutonnière, servile et docile : « malgré son objection, la Commission a poursuivi en examen du règlement dans la même logique » de se fonder sur la nouvelle Constitution de monarchisation du Togo… C’est bien la révélation de la Dynamique pour la Majorité du Peuple (DMP). Alors…

À quoi ça sert alors de continuer, et de servir de caution au régime, en étant piégé au quotidien dans une Assemblée nationale de moutons obéissants et obséquieux? Manifestement, ça ne sert à rien d’autre que de s’assurer des revenus et du déshonneur pour ces cinq ou quatre accompagnateurs.

Nous y revoilà ! Sans Éthique et sans sacrifices supplémentaires, rien ne changera au Togo. Clairement, les adeptes du changement doivent être porteurs d’un seul message au Togo et à travers sa Diaspora : le désir républicain des ASSISES générales intégrales de la République (AGIR), à la suite d’une AMNISTIE générale ainsi que la LIBÉRATION des prisonniers d’opinion dont ces jeunes gens embastillés des semaines durant, Fousseni Abirou et Blaise Waze, pour des avis humoristiques donnés sur le réseau TikTok.

Ces jeunes infortunés, obligés de s’auto-accuser pour s’en sortir, avaient tout simplement oublié qu’au Togo, même Mère Térésa serait piégée, violentée et condamnée, par sursis ou par contumace, pour outrage à Faure Gnassingbé.

Comme furent les péripéties des différents amendements à la Constitution américaine, la première loi fondamentale écrite au monde, les aventures constitutionnelles du Togo doivent passer par les mêmes Assises du bon sens, de la renaissance et de la rectification. C’est imparable et c’est inévitable dans la naissance réussie, réelle et définitive, de toutes les Nations du monde.

On se souvient que quelques années plus tard, après l’indépendance des États-Unis d’Amérique des mains de la puissance coloniale anglaise, il a bien fallu les Assises nouvelles de Philadelphie, en mai 1787 pour dessiner et préciser les véritables termes d’une « Gouvernance inclusive » avec une période de « Transition Éthique » jusqu’au « Compromis de Connecticut » et même au-delà, le 29 mai 1790. C’était pour vaincre les réticences du plus petit État américain, le Rhode-Island, avant que les 13 premières colonies libérées de la couronne britannique n’aient totalement accepté de “Faire NATION Ensemble”, selon la vision des George Washington, James Madison, Benjamin Franklin et quelques autres de leurs patriotes et indépendantistes.

Le Togo aussi est à ce tournant ; le pays est en danger, et a un besoin de redéfinition. Une situation qui nécessite autant de la rigueur, que de la compétence et de la flexibilité, un sens du Devoir et de l’Éthique surtout, pour éviter la dérive de la compromission et de la facilité des intérêts partisans. Au Togo, avec le palmarès qui est le nôtre, il doit être possible de s’entendre sur une chose, une seule chose pour le retour à la République. Sinon, nous mourrons tous comme des idiots, pour paraphraser le pasteur et Prix Nobel Martin Luther King Jr.

Il faut donc travailler à autre chose comme un nouveau PACTE de la République que d’aller s’asseoir en asservis ou en assujettis dans une prétendue Assemblée qui n’a rien de nationale pour n’avoir jamais été le choix des Togolaises et des Togolais. Il faut délégitimer Faure Gnassingbé et continuer à lui exiger le retour de la République dans ses fondations incorruptibles de Travail•Liberté•Patrie.

Le Togo, les Togolaises et les Togolais ne peuvent continuer à patauger dans la honte d’une tyrannie sans fin, relayée de père en fils avec la plus assidue des incompétences et des brutalités, et comme seule référence : la confiscation du pouvoir exécutif par la violence permanente… Sans savoir quoi faire, de judicieusement songé, de ce pouvoir exécutif renommé.

Nous persistons! Un tout autre Togo est possible; il réside parfaitement dans un PACTE, le Plan d’Action Citoyen pour un Togo Éthique, un Plan alternatif créatif très loin des errements actuels beaucoup trop fréquents pour Faire NATION Ensemble.

Pierre S. Adjété

source

Retour en haut