Après Jean-Pierre Fabre, de l’Alliance nationale pour le changement (ANC), c’est au tour de Me Dodzi Apévon des Forces Démocratiques pour la République (FDR) de situer l’opinion. Dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux, l’opposant élu député lors des dernières législatives refuse également de siéger à la nouvelle assemblée législative.
Me Dodzi Apévon rejette à nouveau les résultats issus du dernier scrutin législatif, dénonçant des fraudes massives. Il évoque également la nouvelle constitution controversée du régime, imposée au forceps, promulguée le 6 mai dernier. Une constitution vomie par la majorité du peuple togolais.
Selon lui, aller siéger à cette assemblée qui fonctionne sous cette nouvelle constitution est inacceptable.
« Le parti FDR n’aurait eu aucune hésitation à siéger à la nouvelle assemblée si le problème se limitait seulement aux maigres résultats obtenus. Mais le grand bazar qui nous a été servi à la place des élections n’avait pour seul et unique objectif, pour les tenants du pouvoir, de se donner le nombre de députés nécessaire pour parachever la rocambolesque initiative de changement de constitution, entamée dans des conditions scabreuses. La présence de 5 députés de l’opposition à cette assemblée nationale est une caution dont le régime a besoin pour servir de vernis démocratique. Mais derrière ce besoin de leur faire jouer le rôle d’opposition parlementaire aux côtés d’une majorité écrasante se cache un piège : celui de les rendre complices de leur projet et de saper leur engagement à lutter contre ce coup d’État constitutionnel. Le règlement adopté par l’Assemblée nationale mentionne que la nouvelle législature est placée sous l’égide de la nouvelle constitution. Dans ces conditions, siéger à l’Assemblée nationale reviendrait ipso facto à reconnaître la constitution contestée et rendrait inefficaces les actions menées par ces députés en dehors de l’assemblée pour le retrait de cette constitution. C’est pour éviter cet engrenage que le parti FDR a décidé de ne pas siéger », a indiqué Me Apévon.