Togo: réplique de Nathaniel Olympio à Robert Dussey suite à son discours à l’ONU.

Monsieur le ministre, nous sommes fatigués de votre duplicité

Quand un ministre, pilier du gouvernement togolais, va se prévaloir d’un engagement panafricaniste jusqu’à la tribune des Nations Unies, alors que dans son pays, le Togo, une dictature sévère sévit, c’est indécent, c’est pathétique et c’est cynique.

S’il ne s’agissait pas du drame de tout un peuple, l’histoire serait drôle.

Il s’agit d’un ministre en poste depuis environ quinze ans, dans un régime qui fait subir à sa population une dictature implacable. Il quitte son pays en laissant derrière ses compatriotes dans la misère et la souffrance. Il débarque à New York, leur cité de rêve. Il monte avec fierté à la tribune de l’Assemblée Générale des Nations Unies pour prononcer un discours, comme ils aiment le faire, au nom de son président. Et que dit-il ?

Il tient des propos aux accents africanistes, pour surfer sur le renouveau du panafricanisme, dans le but de duper le monde depuis la tribune de l’Onu, et surtout les Africains, qui ne connaissent pas la réalité du pouvoir dictatorial qu’il représente.
Il se plaint qu’ils sont fatigués du « paternalisme » des occidentaux et qu’ils veulent être eux-mêmes. Mais ils sont incapables de se défaire de ce paternalisme. Que font-ils ? Eh bien, pour construire le moindre bâtiment administratif ils font recours aux mêmes occidentaux pour le financement.

En réalité, c’est cette duplicité qui devient l’ADN de ce régime.
En effet, quand la CEDEAO a voté les sanctions contre le Niger et menacé d’intervention militaire, les autorités togolaises ne se sont pas démarquées de manière significative, bien au contraire. Puis, on a vu cette démarche parallèle et solitaire de la diplomatie togolaise auprès des autorités nigériennes, dans le dos de leurs compères de la CEDEAO.

Enfin, aujourd’hui, après que le Niger a rejeté le couloir humanitaire proposé par le Bénin, voilà les champions de l’activisme diplomatique en train de claironner partout leur disponibilité à aider le Niger sur le plan humanitaire. Qui veut-on flouer ? Il fallait le faire dès le début des sanctions contre le peuple nigérien, pour marquer une position claire et sincère.

Au final, les dirigeants du Togo font un grand écart permanent à vouloir contenter tout le monde à l’extérieur, en soufflant le chaud et le froid, dans le but inavoué de dissimuler la dictature infligée aux Togolais. C’est un jeu dangereux ! Et le retour du bâton risque d’être d’une grande violence.

Les autorités togolaises n’ont jamais eu de légitimité aux yeux des Togolais, et leur crédibilité à l’international qui leur servait de parapluie s’effrite de plus en plus au fil du temps. Pour s’accrocher à une nouvelle branche, elles vont faire les yeux doux et quémander la sympathie des panafricanistes à travers le continent. La mayonnaise ne prendra pas. Personne ne se laissera prendre à ce jeu malsain, surtout pas les Togolais qui sont vigilants.

Il est temps que l’on se penche sérieusement sur un pays qui n’a jamais connu autre chose qu’une dictature dynastique depuis déjà 56 ans. Ensemble, nous devons conclure cette lutte.

Gamesu

Nathaniel Olympio
Président du Parti des Togolais

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