Togo / Réduction de moitié de la construction de salles de classe: Le Mensonge et le Reniement comme mode de gouvernance

Le Togo sombre de plus en plus dans un sous-développement incompréhensible. Tout le monde le dit, tout le monde s’en offusque, s’en indigne, sauf Faure Gnassingbé et sa minorité qui s’en soucient comme d’une guigne. Cette incapacité à impulser le développement du Togo, tout le contraire du voisinage, est particulièrement révoltante. Le comble, malgré cet échec patent, Faure Gnassingbé et son engeance n’entendent le moins du monde lâcher une once du pouvoir, pour permettre à d’autres Togolais d’apporter leur pierre à l’édifice. Ils s’arc-boutent solidement au pouvoir d’années en décennies, en s’illustrant douloureusement par leur impéritie.

Lors de sa nomination à la primature en 2020, Victoire Tomegah-Dogbé s’était engagée à construire 30 000 salles de classe en seulement cinq ans. Malheureusement, quatre ans après, cette promesse n’a pas été tenue, pis encore, le gouvernement a revu ses prétentions à la baisse.

«Le chiffre initial de 30 000 a été revu à 14 632, en tenant compte des dispositions et prévisions de la carte scolaire, ainsi que d’autres événements», a déclaré Yawa Kouigan, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement. Cette réduction viserait à mieux refléter les besoins réels du système éducatif togolais. Véritable aveu d’échec.

En s’épanchant avec force promesses en 2020, de construire 30 000 salles de classe, ce que le régime de père en fils n’a pu accomplir en 55 ans de règne absolu, on se demandait ce sur quoi comptait dame Victoire Tomegah-Dogbé pour se la jouer autant garçon.

Outre les salles de classe, la construction de l’Autoroute de l’unité qui devrait relier Lomé à Cinkassé ou encore la construction de 500 000 emplois à l’horizon en deux ans…sont devenus des châteaux en Espagne. Comment un pays peut-il sincèrement se développer dans ces conditions où le mensonge, la duperie, le reniement sont devenus le mode de gouvernance dans notre pays?

Au lieu de s’atteler à développer le Togo, on préfère distribuer gracieusement l’argent à d’autres dirigeants, aux institutions internationales, aux lobbies, aux personnalités ou diplomates…pour obtenir leurs soutiens à se maintenir au pouvoir.

Pendant ce temps, la plupart des promesses faites par les gouvernants sont reléguées aux oubliettes. Qu’est devenu le Blue Line, le train « new brand » de Vincent Bolloré lancé en grande pompe en 2014 ? Qu’est devenue la Route de Soie version Faure Gnassingbé, l’autoroute devant relier Lomé à la frontière du Burkina Faso, et le chemin de fer qui devrait connecter le Togo au réseau ferroviaire de la CEDEAO, baptisés « Fleuve de l’Espérance » ?

Avez-vous encore souvenance de l’opération E-village destinée à connecter les localités, prévenir les risques, assister les populations locales….? Que deviennent les motos dites « Made in Togo »?

«Notre ambition est d’implanter et de faire rayonner un pôle d’enseignement supérieur et de recherche, dans chaque région de notre pays », promettait Faure Gnassingbé il y a 18 mois. L’université publique d’Atakpamé promise avec tambour et cymbale à cet effet, a-t-elle déjà commencé à sortir de terre ?

Qu’en est-il du campus universitaire de Kara qui sera situé à Pya? Ce campus, avait-on dit, devrait comporter une présidence, des cités universitaires, une grande bibliothèque centrale, des infrastructures administratives, un Centre hospitalier universitaire, une maison des hôtes, des restaurants universitaires, des aménagements d’espaces verts, de loisirs, sports et détente…

Le chef de l’Etat avait aussi promis de doter toutes les régions du Togo d’un Centre régional de mécanisation agricole (CRMA). Où en est-on avec ce projet?

Au cas où Faure Gnassingbé l’aurait oublié, nous nous faisons le devoir de lui rappeler certains des engagements qu’il avait pris devant Dieu et devant les Togolais pour lui signifier que nous l’avons à l’œil. Et que plus rien ne sera comme avant.

Un petit bémol toutefois. Nous nous plaignons chaque jour de l’apathie et l’autisme sévère dans lesquels les gouvernants ont plongé le Togo. Mais lorsque nous voyons ce qui se passe sous d’autres cieux comme au Cameroun, par exemple, où la momie vivante Paul Biya, un vieillard sénile de 91 ans, avec une démarche de dessins animés, une voie totalement éraillée et inaudible, qui affiche une incapacité physique, mentale et psychique ostentatoires et qui malgré toutes ces carences et anomalies, se fait violence pour rester au pouvoir, on se dit que nous autres Togolais, sommes bénis de Dieu. On pensait que c’est pire chez nous. Mais il y a encore « plus pire » ailleurs.

M.A.

Source: libertetogo.tg

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