Togo : Oseï et Armand, visages d’une jeunesse bâillonnée par le régime de Faure Gnassingbé

Lomé, 25 août 2025 — Le Togo traverse une crise politique d’une ampleur inédite. Depuis l’instauration controversée de la Ve République en mai 2025, la contestation populaire ne cesse de croître. Les rues s’embrasent, la diaspora se mobilise, les voix s’élèvent et la jeunesse prend le devant de la scène.

Face à cette mobilisation grandissante, le régime de Faure Gnassingbé, au pouvoir depuis 2005, répond par la répression : arrestations arbitraires, intimidations et une stratégie de terreur d’État.

Après l’arrestation d’Affectio et l’internement d’Aamron, le dernier épisode en date : l’enlèvement et la détention illégale de Oseï Agbagno et Armand Agblézé, deux jeunes figures du mouvement Tournons La Page Togo, arrêtés le 22 août sans mandat ni justification légale, puis transférés au SCRIC, tristement réputé pour ses pratiques extrajudiciaires.

Une jeunesse qui refuse le silence

Oseï, est un homme de terrain. Il fédère les jeunes de son quartier autour d’initiatives citoyennes et participe activement à l’assainissement urbain.
Armand, militant infatigable, incarne la résistance d’une jeunesse togolaise qui refuse de plier face à l’autoritarisme.

L’engagement citoyen sous haute tension

Leur arrestation illustre une dérive inquiétante : la criminalisation de l’engagement citoyen. Dans un pays où contester le pouvoir relève de l’acte héroïque, chaque voix dissidente devient une cible.

Depuis 2025, le Togo a officiellement basculé dans une *monarchie autocratique, à la faveur d’une réforme constitutionnelle imposée sans consultation populaire. Pour une large partie de la population, cette *Ve République est un coup d’État institutionnel, consolidant un régime en place depuis plus de soixante ans.

Une jeunesse mobilisée, sur le terrain et en ligne

Au Togo comme dans la diaspora, la jeunesse s’organise, s’exprime et agit. Sur le terrain, elle mène des actions citoyennes, anime des collectifs, sensibilise les populations.
Sur les réseaux sociaux, elle dénonce, relaie, documente les abus, et crée des espaces de résistance numérique. Hashtags, vidéos, lives, threads engagés : la parole se libère, la mobilisation s’intensifie.

Cette jeunesse milite pour :
•⁠ ⁠Le retour à la Constitution de 1992
•⁠ ⁠Le respect des droits humains et des libertés fondamentales
•⁠ ⁠La lutte contre la corruption et l’impunité
•⁠ ⁠La mobilisation citoyenne pour une vie digne

Inspirée par Affectio, AAMRON, Zaga Bambo du M66 et bien d’autres, cette jeunesse engagée incarne une nouvelle génération de militants : spontanés, connectés, enracinés dans les réalités locales. Elle dessine les contours d’un renouveau militant au Togo.

L’heure de la mobilisation

Face à la répression, les organisations citoyennes appellent à :
•⁠ ⁠La libération immédiate de tous les prisonniers politiques
•⁠ ⁠Le respect des droits fondamentaux
•⁠ ⁠La fin des intimidations contre les militants pacifiques
•⁠ ⁠La fin du régime dictatorial des Gnassingbé

Le Togo est à un tournant. La jeunesse s’organise, la société civile se lève, et l’histoire s’écrit dans les rues, dans les cœurs, sur les réseaux sociaux, dans les voix de celles et ceux qui refusent de se taire.

Par Karl Adadé GABA

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