Le 16 août 2025, le Togo s’est tu. Pas par résignation, mais par choix. Le mot d’ordre « Togo mort », lancé par les Organisations de la Société Civile (OSC) et porté avec fermeté par le Collectif Togo Debout, a transformé une journée ordinaire en acte politique majeur. Marchés en berne, rues désertées, visages absents : le pays s’est figé pour mieux parler. Ce silence, loin d’être passif, a été le signal d’un peuple en éveil. Une pause stratégique avant la vague citoyenne annoncée pour le 30 août.
Une mémoire qui refuse l’effacement
Ce 16 août 2025 n’était pas qu’un jour de protestation. Il fut aussi un jour de mémoire. Celle des victimes du régime Gnassingbé, tous les prisonniers politiques et en particulier des sept jeunes tombés sous les balles des milices en juin et juillet 2025. Leur sang versé n’a pas été oublié. Il irrigue aujourd’hui la détermination d’un peuple qui refuse l’amnésie et l’impunité.
Le 30 août 2025 : marcher pour la liberté
La Grande Marche du 30 août est l’étape suivante. Elle est portée par le mouvement M66, en synergie avec les forces de la diaspora togolaise, et soutenue sur le terrain par des figures engagées comme le professeur David Dosseh (Togo Debout), l’infatigable AAMRON, ainsi que de nombreux syndicats et mouvements citoyens. Ce rassemblement s’annonce comme un moment charnière : une réappropriation de l’histoire, une exigence de justice, un appel à la dignité.
Le peuple togolais, dans sa diversité, se prépare à descendre pacifiquement dans les rues. Non pas pour revendiquer un droit nouveau, mais pour achever une œuvre entamée il y a près de 70 ans.
30 août 1956 – 30 août 2025 : une même quête
Le choix de cette date n’est pas fortuit. Le 30 août 1956, le Togo proclamait sa République autonome, première étape vers l’indépendance. Ce jour-là, le peuple togolais affirmait sa volonté de se gouverner librement. En 2025, cette même volonté renaît, portée par une génération qui refuse la confiscation de son avenir.
« Le 30 août 1956, le Togo s’est levé pour l’autonomie. Le 30 août 2025, il se lèvera pour la liberté. Nous marcherons pour nos morts, pour nos vivants, pour notre avenir », déclare le professeur David Ekoué Dosseh.
Par Karl Adadé GABA