Les jardins potagers et les petites cultures qu’on retrouve en ville montrent à quel point l’agriculture urbaine est courante dans nos localités.
Le jeudi 23 mai 2024, Global Health Africa a montré le lien entre cette agriculture et la santé lors d’une conférence à Lomé, au Togo.
La conférence, organisée dans le cadre du projet Sinergia et financée par le Fonds national suisse de la recherche scientifique (FNS), a été animée par Akuto Akpedze KONOU, architecte urbaniste et doctorante à la Communauté d’études pour l’aménagement du territoire à l’École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) et Jérôme Chenal, enseignant-chercheur dans la même école en Suisse.
Durant la conférence, les deux intervenants ont partagé les résultats de leurs recherches qui explorent le lien entre l’agriculture urbaine et le bien-être psychosocial des agriculteurs. Ces recherches ont été effectuées à Lomé (Togo) et à Dar Es Salam (Tanzanie).
4 points d’étude de la recherche
L’étude sur l’agriculture urbaine et le bien-être psychosocial des agriculteurs se décline en quatre principaux points.
D’abord, il a été question d’éclaircir l’intérêt ainsi que le rôle réel que portent les chercheurs en planification spatiale ou en design, en conception des habitats tels que les architectes, les urbanistes en lien avec l’agriculture urbaine et la santé de nos villes africaines.
Ensuite, la place des pratiquants et des experts sur le terrain dans les domaines comme l’architecture, l’urbanisme, l’économie, la sociologie, la géographique et plein de disciplines qui permettent de planifier la grille africaine.
En outre, la santé alimentaire étant une des préoccupations des populations, il a été important pour l’équipe des chercheurs d’émettre des réflexions sur le côté sain de la nourriture en ce qui concerne la pratique de l’agriculture urbaine.
Enfin, l’étude explore l’impact de l’agriculture urbaine sur la santé mentale. « On s’est demandé ce que ça apporterait au bien-être des personnes qui pratiquent cette agriculture urbaine dans nos contrées », a expliqué l’intervenante.
L’impact de l’agriculture urbaine sur la santé
Toujours selon cette dernière, il y a des risques à consommer les produits d’agriculture urbaine qui ne sont pas produits dans les normes.
L’agriculture urbaine est pratiquée dans de nombreuses villes. La chercheuse a étudié, pendant 4 ans, les avantages et les inconvénients de cette pratique à Lomé (Togo) et à Dar Es Salam (Tanzanie).
« À Lomé, la capitale togolaise, on pratique de l’agriculture urbaine sur le littoral, le long de la plage ; en face et derrière la présidence du Togo.
Cette agriculture est aussi pratiquée dans une zone un peu plus centrale de la ville, dans la zone périphérique de la ville (Togblécopé) », a indiqué Akpedze Konou.
Les avantages de l’agriculture urbaine sont nombreux. D’une part, elle permet d’augmenter la production agricole du pays. D’autre part, elle sert d’activités génératrices de revenus pour des citoyens.
Malgré ces avantages, cette pratique comporte des risques. D’après les recherches de Akuto Akpedze KONOU, ces cultures peuvent comporter du nitrate.
« Lorsque le taux de nitrate est trop élevé, cela peut être une source cancérigène pour le corps humain ».
Pour cette raison, il est nécessaire de planifier l’agriculture urbaine. « En planifiant cette agriculture, on peut diminuer ces risques et augmenter plutôt les avantages », a expliqué l’architecte-urbaniste.
Toucher un plus large public
L’ambition de Global Health Africa est de divulguer les résultats de la recherche sur l’agriculture urbaine et le bien-être psychosocial des agriculteurs au public.
« L’idée, c’est de rassembler des acteurs différents sur la longue chaîne de cette question qui rassemble 3 points très larges <<la planification spatiale et le design de l’habitat, la santé puis l’agriculture ».
Même si ces personnes ne sont pas du domaine de la recherche, ils ont besoin de passer de la théorie à la pratique et pour ce faire, il faut appeler et les gens qui sont dans la pratique et discuter avec eux.
Leur faire part des résultats des recherches et des questionnements et qu’ils trouvent peut-être un tant soit peu des pistes de solutions », a expliqué Akuto Akpedze KONOU.
En guise de rappel, cette étude, portée sur deux villes africaines (Dar-Es-Salaam en Tanzanie et Lomé au Togo), fera l’objet d’une soutenance de doctorat dans les prochains jours.
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