Ce n’est pas la première fois qu’un immeuble s’est écroulé au Togo. Mais le cas de Sagbado à Lomé dans la Commune du Golfe 7 était bien prévisible. Le choc est toujours perceptible des jours après le drame.
En effet, tôt dans la matinée du vendredi, 18 octobre 2024, un immeuble de cinq niveaux (R+ 5) en construction s’est effondré. Le bilan officiel indique trois morts dont le propriétaire de l’immeuble et d’importants dégâts matériels.
Coup de destin ou hasard de l’histoire, le responsable du bâtiment qui vit en Europe était revenu la veille avant de périr dans les décombres avec un de ses partenaires étrangers.
Le cas de cet immeuble est bien révoltant car les frêles poteaux qui soutenaient cet amas de briques sont révélateurs du grave danger qu’il constitue aussi bien pour les résidents et riverains que les usagers de la route Adidogome-Segbe. Et c’est bien ce drame que la Commune du Golfe 7 tenait à éviter aux Togolais. Malheureusement, elle n’a pas tenu jusqu’au bout.
Dans un « compte rendu de la visite d’une délégation communale et de Sapeurs-pompiers sur le site de construction d’un immeuble non-conformes aux normes à Sagbado » en date du 19 mai 2023 et signé du 3ème Adjoint au Maire KOVE Kossi, il a été mentionné qu’ « il est impérieux de rappeler que les travaux ont été arrêté par ordonnance de cessation émise par le Maire du Golfe 7 Aimé Koffi DJIKOUNOU, pour faute de permis de construire et surtout en raison des dangers que présente l’immeuble pour les populations riveraines et les usagers de l’axe Carrefour Dunenyo-Segbe. Après l’inspection de l’immeuble chambre par chambre à tous les niveaux, les sapeurs-pompiers ont recommandé l’évacuation des occupants de l’immeuble (4ème et 5ème étages) et l’installation d’un périmètre de sécurité en attendant leur rapport final. »
Cette visite d’inspection commise par le ministre de la Sécurité et de la Protection Civile avait bien établi le constat mais quelle a été la suite ? Selon les premières conclusions de l’Ordre National des Ingénieurs du Togo (ONIT), la mise en œuvre des mesures correctives s’est faite sans l’appui d’expertises techniques appropriées, ce qui aurait conduit à la catastrophe.
Bien souvent, ce sont les trafics d’influence et la corruption qui prennent le pas sur la rigueur et le sérieux qui devaient prévaloir dans les situations de ce genre.
Comment les autorités qui ont bien fait le constat peuvent-elles laisser faire si ce n’est du laxisme? En tout « Le gouvernement insiste sur le respect strict des normes de construction en vigueur de la réglementation en vigueur en matière de construction, notamment l’obligation d’obtention du permis de construire de construire avant le démarrage des travaux. »
Pourtant, des immeubles de ce genre sont légion dans le pays notamment dans la capitale Lomé. Dans le cas d’espèce, les regards sont tournés vers l’immeuble LONATO à Nyekonakpoè évacué depuis un moment. Il importe que le gouvernement soit davantage regardant pour sauver la vie de la population.
Honoré ADONTUI