Togo – Double scrutin législatif et régional : la DMP dénonce le bourrage massif des urnes et l’achat de conscience des votants par le régime

Lors d’une conférence de presse tenue ce jeudi à Lomé, les responsables de la Dynamique pour la Majorité du Peuple (DMP) ont soulevé un ensemble de graves irrégularités survenues lors du double scrutin législatif et régional du lundi 29 avril. Ces anomalies vont du bourrage massif des urnes à la distribution d’argent liquide aux électeurs, en passant par une abstention notable des Togolais le jour du vote. Lisez plutôt!

Déclaration liminaire de la DMP

L’ordre vient de Berlin: je ne veux pas d’opposants parmi les élus !

Au lendemain des élections législatives au Togo, la DMP exprime sa profonde gratitude à tous ces électrices et électeurs qui ont répondu favorablement à son appel de prendre une part active aux scrutins du 29 avril 2024 et en votant DMP ou à défaut opposition vraie. Leur engagement et leur participation ont été essentiels pour renforcer le processus démocratique et faire entendre leurs voix dans le choix de leurs représentants.

La DMP remercie particulièrement les compatriotes qui ont pris sur eux de répondre à son appel à exercer une vigilance citoyenne. Grâce à eux nous avons réussi rapidement remplacer des délégués qui ont fait défection à la dernière minute sans prévenir et aussi à déjouer des tentatives de fraudes et découvrir des caches de bourrage d’urnes.

La DMP remercie ses plus de 11 000 délégués et leurs suppléants qui n’ont cédé ni à la corruption ni aux intimidations.

Chers compatriotes, votre contribution a été appréciée par toute la nation à l’instar de celle de la déléguée dans un bureau de vote dans la circonscription électorale de la Kozah qui a rempli avec autorité et fermeté sa mission sans jamais se laisser impressionner par un fraudeur qui se trouve être un responsable de la formation de nos enfants dans un lycée. Quelle honte pour notre système scolaire !

C’est aussi le lieu de féliciter ces délégués DMP comme celui de CELI Oti sud qui a refusé de signer un procès-verbal changeant au profit d’UNIR les résultats des deux bureaux de vote dont les procès- verbaux initiaux mentionnaient que 100% des bulletins dépouillés vont à la DMP.

Nous voulons souligner également le patriotisme de ce délégué de la DMP du bureau de vote du centre de vote « 13 janvier » dans le Golfe 2 qui a résisté en s’opposant au vote par dérogation quitte à être appréhendé par la gendarmerie, avant d’être relâché après intervention de la coordinatrice de la DMP auprès du président de la CENI.

Chers compatriotes, votre implication concrète et courageuse lors de ces scrutins témoigne de votre volonté de faire progresser notre pays dans la voie de l’inclusion, de la justice sociale et du progrès. Votre adhésion patriotique aux appels de la DMP vous honore et encourage notre engagement à œuvrer sans relâche pour vos intérêts, vos droits et promouvoir le bien-être de tous les citoyens togolais. La DMP vous remercie sincèrement pour votre confiance et votre soutien indéfectibles. Elle saisit cette opportunité pour dire que c’est ensemble sans jamais se décourager, que nous arriverions à bout de ce régime pour refonder un Togo meilleur, où chaque voix comptera et où chaque citoyen aura sa place.

Les résultats de ces scrutins sont paradoxaux. Ils sont contraires au bon sens et défient la logique. Quelles sont les leçons que la DMP tire de ces scrutins?

La DMP observe l’incompétence feinte ou réelle de la CENI.

La première leçon à tirer est l’incompétence de la CENI et surtout sa soumission quasi religieuse aux desiderata du gouvernement. Durant tout ce processus électoral, la DMP a observé et dénoncé en vain l’incapacité de cette institution à prendre des initiatives relevant de ses prérogatives.

La DMP a noté aussi que la communication de la CENI vis-à-vis des électeurs et électrices fut non seulement inaudible mais aussi calamiteuse. Ainsi, on peut citer comme exemple la communication quasi confidentielle faite autour du numéro vert 1010. En réalité, ce numéro vert a dirigé moult électeurs et électrices vers des centres de vote ayant portes closes, ou bien vers des bureaux de vote où ils ne retrouvaient pas leurs noms. Cela fut le cas de la Coordonnatrice DMP qui fut dirigée vers le bureau de vote 1 du centre de vote Agbalépédogan 2, où son nom ne se trouvait guère sur la liste électorale.

Le déroulement de ce double scrutins traduit aussi la main basse du régime sur la gestion de la liste électorale. Ce processus a commencé avec un recensement électoral qui a laissé sur le carreau des centaines de milliers d’électeurs, s’est poursuivi avec la radiation de milliers d’électeurs dans les zones acquises à l’opposition et s’est terminé avec l’affichage tardif des listes électorales dans les bureaux de vote. Pire, cet affichage qui donne aux électeurs des indications de leur bureau de vote est dans plusieurs cas en contradiction avec les indications du numéro vert mis à la disposition des électeurs par la CENI. Les partis composant la DMP, écartés de la CENI, n’avaient qu’une possibilité: dénoncer ces violations du droit de vote.

L’affichage des listes électorales selon la nouvelle répartition des Centre s’est fait la nuit de la veille des scrutins. Après le dépouillement les membres des bureaux de vote sont restés plus de 72 heures avant de voir leur données pris en compte par certaines CELI.

Les CELI aussi dans la précipitation de formaliser les résultats du bourrage ont été incapables d’harmoniser les chiffres. C’est ce qui explique la publication sur la Télévision togolaise des chiffres marqués par des incohérences et aussi la reprise de données publiées comme dans la circonscription des Lacs où la liste DMP fut accréditée dans les tendances annoncées de 900 voix, puls après de 2000 volx.

La DMP note un faible taux de participation qu’on veut masquer avec les bourrages d’urnes

L’autre leçon que la DMP tire de ces scrutins est le faible taux de participation d’environ 23% selon les médias que le ministre Bawara s’est évertué à porter à 60%, et pour cause. Le régime en place s’est employé à le gonfler en recourant massivement au bourrage comme chacun de nous l’a observé sur les nombreux vidéos qui circulent sur les réseaux sociaux. Pour le régime, il est impératif de rehausser ce taux de participation afin que la communauté internationale accorde une crédibilité aux élections des présidents de la République et du conseil de la 5e République par les députés et conseillers régionaux UNIR.

Pour la DMP, il faut reconnaitre que le taux d’abstention record qu’on cherche à camoufler avec des bourrages est le résultat d’une campagne active de compatriotes qui ont prôné le boycott de ces élections. Ce faisant ils sont devenus des alliés objectifs du régime qui de son côté a encouragé par sa propagande les électeurs et électrices à bouder les urnes. Nous laissons l’histoire juger cette option du boycott qui n’est suivi d’aucune proposition permettant d’accéder enfin à l’alternance au Togo.

L’abstention impressionnant est aussi l’expression de désengagement d’une grande partie de la population qui estime qu’elle n’est pas écoutée par les acteurs de l’opposition. C’est donc un signal fort aux partis de l’opposition de laisser de côté leurs calculs partisans pour se mettre ensemble afin

de solder cette lutte pour l’alternance qui n’a que trop durée. L’indicateur corroborant cette analyse est que le peu d’électeurs favorables à l’opposition qui s’est déplacé a porté une fois encore ses voix sur les seules listes de candidats issus du regroupement de partis, à savoir la DMP.

La DMP observe que les tendances annoncées sur la Télévision togolaise attribuent tous les sièges au parti UNIR

La DMP note que les résultats de ces scrutins portent contre toute attente, le parti UNIR en tête dans

toutes les circonscriptions électorales du Togo. Même dans le District Autonome du Grand Lomé, où aucun candidat d’UNIR et de ses partenaires n’a osé faire du porte à porte ou mener une campagne de proximité dans les marchés, se contentant de danser au bord des voies avec leur cohorte de prestataires de services payés à grand frais.

Le régime doit considérer que l’abstention record qu’il cherche à camoufler, est un silence réprobateur, indicateur d’une colère contre la gouvernance du régime qui plutôt que de se remettre en cause en acceptant son impopularité Issue des urnes, active à chaque élection sa capacité de nuisance. Mais jusqu’à quand? La DMP n’a jamais cessé de prévenir: attention toute tempête a toujours été précédée d’un calme.

La DMP observe lors de ces élections un usage de la force et de l’argent

Les résultats de ce scrutin démontrent une fois encore qu’au Togo, que la force prime sur le droit.

La DMP a fait un effort pour placer ses délégués formés et préparés pour connaître les fraudes dans la quasi-totalité des bureaux de vote. Mais dans plusieurs bureaux de vote ils ont été nombreux à être chassés voire arrêtés quand ils ont voulu s’opposer aux votes massifs par dérogation et à la manipulation des résultats. Certains ont pu réintégrer leur bureau sur insistance des responsables de la DMP,

Ces scrutins ont enfin été marqués par l’étalage insolente de richesse mal acquise par les candidats d’UNIR, pour non seulement encourager leurs partisans à s’impliquer dans le processus électoral, mais aussi pour acheter des voix de citoyens en l’occurrence dans les centres et à l’Ecole Centrale Catholique de Tohoun où les partisans du parti UNIR postés à coté, rachète les consciences

Toujours à dans le Moyen mono les membres d’UNIR du canton de KATOME plus précisément des villages de: Amédégbé; Agogomé; djidjandounou; Bovimé et de Katahoé ont été surpris des résultats écrasants en faveur de la DMP et ont décidé et renvoyer les délégués de la coalition qui jusque-là étaient vigilant et sereins lors du déroulement du scrutin, et ont fermé les Bureaux de vote avant de bruler les Bulletins des urnes et de les remplir à nouveau de ceux de leur choix (UNIR). A l’EPP Colline de Tohoun, nous avons assisté à la confiscation des cartes d’électeur de certaines personnes afin d’opérer le choix à leur place. A la fin des votes, avant le dépouillement, dans la plupart des Bureau de vote du canton de Kpékplémé, les restes des bulletins ont été distribué entre les membres d’UNIR avec lesquels ils ont rempli les urnes.

La DMP observe que les électeurs ont écarté de facto les « indépendants »

Une autre leçon à tirer de ces scrutins est que les togolaises et togolais ont écarté systématiquement et suite à l’appel de la DMP tous ces candidats dits « indépendants », téléguidés par le régime pour semer les troubles fête. Autant ces indépendants furent favorisé par le boycott des élections de 2018 pour faire leur entrée au parlement, autant la présence de l’opposition à ces élections a contribué à les écarter du jeu politique et nous l’espérons définitivement.

La DMP observe que des CELI agissent sous ordre venu de Berlin

A Guérin Kouka dans la circonscription électorale de Dankpen, malgré le bourrage abyssal, la DMP a emporté un siège sur trois. C’est donc une liste de deux élus UNIR et un DMP qui fut signée le mercredi 1 mai, mais que la CELI tardait à publier. A l’instar des togolais qui ont dormi avec la constitution de la 4e République pour se réveiller avec celle de la 5″, la population de Dankpen s’est couchée avec une liste signée comportant un élu DMP et deux élus UNIR pour se réveiller le 2 mai avec une liste affichée avec trois élus UNIR. Révoltés les militants DMP se sont mobilisés autour du siège de la CELI, où très rapidement des militaires parachutistes « bérets rouges » ont pris position pour empêcher toutes manifestations. Interrogé sur ce changement, le président de la CELI dit « qu’il ne veut pas parler; il a reçu des ordres directement du Chef de l’Etat qui ne veux pas d’opposants parmi les élus !»

A priori, le même scénario se prépare à:

Dapaong dans le Tône, où le candidat DMP fort de ses procès-verbaux espère au moins deux députés; mais depuis les délibérations de la CELI tardent alors qu’elle dispose de toutes les informations; Lomé dans la préfecture du Golfe où les CELI tardent à traiter les informations provenant des bureaux de vote qu’elles coiffent, puisque que jusqu’à mercredi soir les présidents et rapporteurs ont élu domicile sous des hangars de fortune attendant qu’on les reçoive.

Jusqu’à quand l’ordre viendra de Berlin pour dicter aux présidents de CELI la marche à suivre pour retourner les tendances des élections au profit du régime ?

La DMP n’a jamais cessé de prévenir: attention toute tempête a toujours été précédée d’un calme.

Que conclure?

La DMP a fait le choix d’aller aux élections et elle ne le regrette pas. Sa décision se base sur les expériences passées en matière de boycott. En effet, les deux fois où l’opposition a refusé de prendre part aux scrutins, le régime avec ses assemblées monocolores en a profité pour tripatouiller la constitution en vue de perpétuer le règne des Gnassingbé.

En prenant part à ces élections la DMP avait bien consciente qu’elle s’engage dans une lutte asymétrique. Notre choix a poussé à bout le régime qui a démontré jusqu’où il pouvait aller pour se maintenir au pouvoir y compris au mépris total des normes et standards électoraux et de l’éthique.

La DMP en appelle à la CENI qu’elle rétablisse avant la proclamation des résultats définitif les chiffres qui correspondent aux votes des togolais. La DMP se réserve le droit d’exercer tous les recours pour faire respecter le suffrage exercé par les togolais.

L’expérience de ces élections du 29 avril n’ébranle pas la ténacité de la DMP, sa détermination et sa résilience. Nous continuerons à contrarier les plans du régime et le contraindre de plus en plus à agir dans la précipitation quitte à commettre des fautes politiques graves qui finiront par le faire partir

Que viennent les tyrans, ton cœur soupire vers la liberté.

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