Togo- Culture : Quand le Mandingue et la Mésopotamie se croisent

« Epopées croisées », un projet de conte de la structure « Togo Créatif » a réuni 24 mars dernier sur la scène de l’Institut français de Lomé les conteurs François Moïse Bamba du Burkina Faso et Alassane Sidibe du Togo. Un voyage entre l’Afrique et l’Asie à travers deux grandes figures historiques, Soundjata Keita et Gilgamesh.

La soirée débuta par une introduction mélodieuse dans le jardin du centre culturel. Le son d’un saxophone, d’une kora accompagnée par une balade conduite par une cantatrice entraîna le public dans Magic Mirrors, la salle de spectacle de l’Institut où deux épopées se sont croisées à travers les récits de François Moise Bamba et Alassane Sidibe.

Le récit a tourné autour de l’empereur mandingue Soundjata Kéita et Gilgamesh de la Mésopotamie. Ils ont et continuent de forger l’admiration de leurs peuples. Des siècles après leur disparition, ils continuent par fasciner le monde. Deux héros qui ont laissé au monde un héritage fort, un récit qui résiste au temps.  

Soundjata Keita, empereur mandingue a vécu au XIIIème siècle en Afrique dans une zone géographique située aujourd’hui au Mali. Tandis que Gilgamesh a régné sur la prestigieuse cité d’Uruk en Mésopotamie, plus de 3000 ans avant Soundjata Keita. A travers ces histoires, on retrace la force, le courage et l’héroïsme de deux personnages qui semblent avoir des traits communs.

« Il s’agissait de trouver à quel moment ces épopées se croisent. Il s’agissait de voir les réalités de la Mésopotamie, les réalités de l’empire mandingue, les réalités des luttes des  uns et des autres ; et aussi de trouver les ressemblances, les différences, à ces deux légendes », a expliqué Alassane Sidibe. Pour lui, le récit enseigne que « le propre de l’homme sur terre, c’est de marquer positivement son époque ».

« Il y a un proverbe qui dit que la mort rougit de honte quand sur son passage, elle entend citer le nom d’un héros qu’elle avait tué auparavant », a poursuivi le conteur. Cela voudrait dire, a-t-il expliqué « que la vie de certains héros ne s’arrête pas à leur mort. Même mort, ils continuent par impacter le monde. On continue par parler d’eux parce qu’ils ont été impactant, ils ont poursuivi un idéal ».  Ainsi « Epopées croisées » a voulu parler de Soundjata Kéita et de Gilgamesh pour dire que dans toutes les aires géographiques, il y a eu des hauts faits qui ont marqué l’histoire.

Avant ce spectacle, un mois de résidence a réuni les artistes, François Moïse Bamba, Alassane Sidibé, la cantatrice burkinabé Awa Guindo, les musiciens Issiaka Sanogo (Koraïste burkinabé) et Eyram Sowu (Saxophoniste togolais). Cette collaboration, a expliqué François Moïse Bamba, « est une preuve que la culture vit et résiste au-delà des différends politiques ».

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