Togo: CEET, la société de Gaspillage

La Compagnie énergie électrique du Togo (CEET) lancera, à partir du 1er décembre 2024, une enquête de satisfaction auprès de sa clientèle. L’opération, prévue sur deux mois, couvrira le Grand- Lomé et les localités des cinq Régions du pays.

De façon concrète, l’activité consistera à recueillir les avis des abonnés et à mesurer leur taux de satisfaction ou d’insatisfaction sur la qualité des produits et services fournis. Elle sera menée par la société Afriksurvey, un acteur sénégalais mandaté par le fournisseur public d’électricité, qui déploiera les équipes sur le terrain. « Ces équipes sont identifiables par des gilets et des badges personnalisés », a précisé la CEET.

Cette initiative s’inscrit, dit-on, dans la volonté de l’entreprise d’État à améliorer ses services et de mieux répondre aux attentes de ses abonnés. Les données collectées devraient donc permettre à la compagnie d’identifier les points à renforcer et d’élaborer des solutions adaptées pour optimiser l’expérience client.

Summum de l’évaluation de la satisfaction client, l’enquête est l’outil le plus bénéfique en matière de collecte de données. Selon les experts, c’est sans aucun doute le meilleur outil pour recueillir, évaluer et quantifier l’expérience client. Mais toujours est-il que ce n’est pas le cas pour toutes les entreprises. Surtout, une entreprise stratégique d’Etat qui brille par son incapacité à répondre à ses engagements vis-à-vis de sa clientèle et de ses créanciers.

En effet, la Ceet a pour principale mission de fournir aux usagers sur l’ensemble du territoire national l’énergie électrique. Une mission qu’elle n’arrive pas à remplir correctement. Aujourd’hui, des milliers de Togolais n’ont pas accès à l’électricité. Dans les environs de Lomé, des réseaux parallèles communément appelés « toiles d’araignée » ne cessent de se développer. Dans la capitale, les usagers qui ont la chance d’être raccordés au réseau doivent composer régulièrement avec les coupures intempestives. Aussi faut-il souligner que malgré les réformes annoncées, les usagers désireux de s’accorder au réseau sont obligés de faire une multitude de démarches administratives. D’ailleurs, c’est l’une des raisons à l’origine du développement des toiles d’araignée.

Des éléments qui doivent donner une idée très claire de ce que les usagers pensent de cette société dont la gestion décriée est souvent sur la sellette. Surtout que l’opinion a appris récemment que contrairement à ce qu’avancent les responsables de la société dans les communiqués laconiques, les coupures du courant ces derniers temps peuvent s’expliquer par les dettes de la Ceet envers la compagnie en charge de la gestion de l’électricité au Nigeria, l’une de ses fournisseurs. En août, les autorités nigérianes ont publiquement menacé de déconnecter certains pays mauvais payeurs, dont le Togo de leur réseau.

Par conséquent, les fonds alloués à cette enquête de satisfaction de la clientèle, dont les résultats ne laissent l’ombre d’un doute, peuvent servir à éponger une partie de l’ardoise du Nigeria. Mais cette société d’Etat comme à son habitude préfère l’agréable à l’utile. C’est bien dommage.

Source: lecorrecteur.tg

source