Des responsables du principal parti d’opposition en Tanzanie, Chadema, dont ses emblématiques dirigeants Freeman Mbowe et Tundu Lissu, ont été arrêtés avant un rassemblement interdit par la police à Mbeya (sud-ouest).
Mbowe et Lissu ont été libérés sous caution, selon leur parti.
Selon Chadema, Tundu Lissu, John Mnyika et le chef du parti pour la région Nyasa (sud) Joseph Mbilinyi ont été « sérieusement battus lors de leur arrestation ».
M. Lissu « a été traîné par des policiers avant d’être jeté » dans un véhicule, a indiqué le secrétaire général adjoint de Chadema, Benson Kigaila. Une fois libérés, « ils sont allés individuellement à l’hôpital », a-t-il précisé.
De nombreuses ONG et la formation d’opposition ACT Wazalendo avaient appelé à la libération des personnes détenues.
Elles s’alarmaient d’un retour de telles pratiques avant les élections prévues l’année prochaine.
Ces pratiques étaient fréquentes sous le règne de l’ancien président John Magufuli, décédé en mars 2021, mais desquelles Samia Suluhu Hassan, qui lui a succédé, s’est démarquée.
« Nous sommes horrifiés par les informations de presse crédibles selon lesquelles la police a fait usage d’une force excessive lors d’arrestations récentes », a affirmé dans un communiqué l’ambassade des Etats-Unis en Tanzanie.
Quelque 520 personnes ont été arrêtées dans tout le pays, a dit la police, en assurant que des violences étaient planifiées.
« La police a utilisé des gadgets électriques pour torturer des gens pendant les arrestations », a affirmé le secrétaire général de Chadema John Mnyika. Le parti a précisé qu’il allait porter l’affaire en justice.
Les élections présidentielles et parlementaires en Tanzanie en 2025 seront les premières depuis la mort de M. Magufuli, surnommé « Bulldozer » pour ses politiques autoritaires.
Ses années de présidence (2015-2021) ont été marquées par la répression de l’opposition politique, l’intimidation des médias et des restrictions à la liberté d’expression.
L’ambassade américaine a appelé la Tanzanie à « assurer un espace politique sûr et ouvert, où toutes les voix sont libres de s’exprimer ».
© AVEC AFP