Le gouvernement de Taïwan a fermement rejeté la demande de l’Afrique du Sud de déplacer son ambassade de Pretoria, affirmant son intention de maintenir sa représentation diplomatique dans la capitale.
Lors d’une session au parlement taïwanais, le ministre des Affaires étrangères, Lin Chia-lung, a souligné qu’une telle décision constituerait une violation d’un accord signé en 1997 entre les deux nations.
Lin a déclaré : « Notre bureau est toujours en activité et restera dans la capitale », soutenant ainsi la détermination de Taïwan à ne pas céder face aux pressions extérieures.
Pour rappel, la demande sud-africaine, annoncée le 18 octobre 2024, est perçue à Taipei comme le résultat d’une pression exercée par la République populaire de Chine (RPC).
En effet, depuis l’établissement des relations diplomatiques entre la Chine et l’Afrique du Sud en 1998, Pékin a intensifié ses efforts pour isoler Taïwan sur le plan international.
Le ministre Lin a exprimé l’espoir que Pretoria reconsidère sa position, arguant que le déménagement nuirait aux relations bilatérales, notamment dans les domaines du commerce, de l’éducation et de la technologie.
La réaction de la Chine a été rapide. Mao Ning, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, a salué la décision sud-africaine, affirmant qu’elle s’inscrivait dans le cadre du principe d’une seule Chine, qui est largement accepté dans les relations internationales.
Cette position met en lumière le dilemme auquel sont confrontés de nombreux pays africains, qui doivent naviguer entre les relations économiques croissantes avec la Chine et le soutien à Taïwan, souvent perçu comme un bastion de la démocratie dans la région.
L’histoire des relations entre l’Afrique du Sud et Taïwan est complexe. Après avoir rompu ses liens diplomatiques avec Taipei en 1997, Pretoria a transformé l’ambassade taïwanaise en un bureau commercial, affichant ainsi une volonté de ne pas antagoniser Pékin.
Toutefois, l’annonce récente de la nécessité de déplacer ce bureau à Johannesburg, tout en étant présentée comme une simple réorganisation, soulève des questions sur la véritable nature des relations entre l’Afrique du Sud et Taïwan.
Le gouvernement sud-africain a justifié cette décision en affirmant qu’elle reflétait la nature apolitique des relations avec Taïwan.
Toutefois, la perception selon laquelle l’Afrique du Sud cède aux pressions de la Chine pourrait avoir des implications à long terme pour ses relations avec Taïwan et pour la dynamique diplomatique en Afrique.