RDC/Rwanda : l’UE à Kinshasa assure travailler pour la traçabilité des minerais

La délégation de l’Union européenne en République démocratique du Congo est à la manœuvre pour qu’un protocole d’accord sur les minerais conclu en février entre l’UE et le Rwanda, qui a provoqué la colère des autorités congolaises, « tourne en faveur » de la RDC, a assuré jeudi l’ambassadeur de l’UE à Kinshasa.

Peu après sa signature, le président congolais Félix Tshisekedi avait qualifié d’ »ignominie » ce « protocole d’accord sur les chaînes de valeur durables pour les matières premières » conclu entre Bruxelles et Kigali, alors qu’une rébellion (le M23), soutenue par le Rwanda, est à l’offensive depuis plus de deux ans dans l’est de la RDC.

Kinshasa accuse le Rwanda de piller les ressources, minières notamment, de la région et a considéré ce protocole d’entente comme une forme de complicité de l’UE avec « l’agresseur » rwandais.

A l’occasion de la journée de l’Europe, célébrée le 9 mai, l’ambassadeur de l’UE en RDC, Nicolas Berlanga Martinez, a reconnu devant la presse que l’UE « aurait dû expliquer davantage » ou faire preuve de « plus de sensibilité » dans ce dossier, qui « a eu un effet sur la perception des Congolais vis-à-vis »de l’Europe.

Mais, a-t-il poursuivi, « nous travaillons avec le gouvernement congolais pour que ce protocole d’entente avec le Rwanda, qui se focalise sur la transparence et la traçabilité des minerais, tourne en faveur du Congo », notamment par la reconnaissance que « les systèmes de certification des minerais ont beaucoup de faiblesses ».

« Parce que le premier pays qui doit être bénéficiaire d’une meilleure transparence dans le marché des minerais, c’est le Congo, qui est à l’origine de la plupart de ces minerais », a insisté le diplomate.

L’ambassadeur a rappelé qu’avant le protocole avec le Rwanda, l’UE avait signé avec la RDC, fin octobre dernier, un « partenariat sur les chaînes de valeur durables des matières premières critiques et stratégiques ». Ce document prévoyait l’élaboration dans les six mois d’une « feuille de route » pour définir les actions concrètes à mener.

M. Berlanga Martinez a dit attendre « avec impatience la formation du nouveau gouvernement » qui, plus de quatre mois après les élections de décembre ayant vu la réélection de Félix Tshisekedi, n’est pas encore constitué. Sur ce dossier de la transparence dans le secteur des mines comme sur d’autres, « nous sommes prêts à travailler » avec la RDC, a assuré l’ambassadeur.

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