La production minière, pilier de l’économie nationale au Sénégal, présente un tableau contrasté au deuxième trimestre 2024, posant de nouveaux défis au président Bassirou Diomaye Faye, fraîchement élu en avril.
Les données de la Direction de la prévision des études économiques (DPEE) révèlent une dynamique complexe, marquée par des performances inégales selon les ressources.
L’or brille de mille feux avec une production en hausse de 12,7%, atteignant 89 119 onces contre 75 000 onces à la même période en 2023.
Cette embellie s’explique par une amélioration de 15,2% de la teneur des fosses exploitées et la mise en service de la nouvelle usine du projet d’extension BIOX de Sabadola en février 2024.
En revanche, le phosphate connaît une baisse significative de 23,7% au deuxième trimestre, après une hausse de 11,1% au trimestre précédent.
Cette contre-performance est attribuée à une chute de 36,2% de la demande extérieure. Néanmoins, sur le premier semestre 2024, la production s’est consolidée de 6,3%, portée par une forte hausse de la demande étrangère de 43,2%.
Le zircon affiche des résultats mitigés. Bien que sa production ait augmenté pour atteindre 26 464 tonnes au deuxième trimestre 2024, stimulée par la demande européenne, le premier semestre enregistre une contraction de 37,2%, liée à un fléchissement de la demande en Espagne et en France.
La production de sel n’échappe pas aux turbulences, accusant un recul de 5,9% au deuxième trimestre 2024, s’établissant à 67 280 tonnes.
La baisse est principalement due à une diminution de la demande de la Côte d’Ivoire et du Burkina Faso. Sur les six premiers mois de l’année, la production a reculé de 13,1%, affectée par une baisse des ventes dans la sous-région (-13,9%) et sur le marché local (-9,9%).
Malgré ces variations, le secteur extractif demeure crucial pour l’économie sénégalaise, représentant 32,16% des exportations en 2022 et près de 4,5% du PIB.
Les revenus générés ont atteint 275 milliards FCFA en 2022, en hausse de 42,5 milliards FCFA par rapport à l’année précédente.
Face à ce panorama complexe, le président Faye devra naviguer habilement entre la nécessité de stimuler la production, diversifier les marchés d’exportation et gérer les fluctuations de la demande internationale.
L’enjeu est de taille : maintenir la croissance de la production minière tout en assurant une gestion durable des ressources du Sénégal.