Le cacao va rendre encore plus riche les agriculteurs du Ghana, pays d’Afrique de l’Ouest, comme le montre la dernière annonce du gouvernement.
En effet, le Ghana vient de poser un acte fort en faveur de ses producteurs de cacao en augmentant le prix à la production.
Concrètement, le président Nana Akufo-Addo a annoncé une revalorisation du prix d’achat aux producteurs, portant celui-ci à 49 600 cedis ghanéens la tonne métrique, soit l’équivalent de près de 2 millions de francs CFA (ou 3061 dollars US pour être plus précis)
Notons que cette augmentation est la seconde de la saison 2024/25.
Elle traduit par ailleurs une volonté politique de soutenir un secteur vital pour l’économie nationale.
Le timing de cette annonce sur le cacao, survenue lors d’une cérémonie de remise de prix aux agriculteurs, n’est pas anodin dans un pays qui s’apprête à vivre une transition politique majeure, le mandat du président actuel du Ghana arrivant à son terme en janvier 2025.
La mesure répond à des enjeux multiples. D’une part, elle vise à enrayer la chute drastique de la production nationale, qui a atteint son plus bas niveau depuis deux décennies.
D’autre part, elle cherche à contrer le phénomène de contrebande qui a coûté au Ghana plus d’un tiers de sa production pour la saison 2023/24, selon les estimations de Cocobod, l’office de commercialisation du cacao.
La décision s’accompagne d’une initiative sociale notable : l’octroi de bourses d’études supérieures aux enfants des producteurs de cacao,
Cependant, cette politique ne fait pas l’unanimité. Bright Simons, vice-président du think tank IMANI Africa, souligne que l’augmentation demeure insuffisante face à l’inflation galopante et à la dépréciation monétaire que connaît le pays.
Le contexte électoral dans lequel s’inscrit cette mesure ne peut être ignoré.
À l’approche des élections du 7 décembre, où s’affronteront principalement le vice-président Muhamudu Bawumia et l’ancien président John Mahama, la question du cacao cristallise les enjeux économiques et sociaux.
Les sondages de Global InfoAnalytics donnent l’avantage à Mahama, tandis que le parti au pouvoir peine à convaincre face à la crise économique qui secoue le pays.
Cette revalorisation des prix du cacao intervient alors que le Ghana, deuxième producteur mondial derrière la Côte d’Ivoire, fait face à des défis structurels majeurs.
L’accumulation des fèves par les agriculteurs en octobre, en anticipation de cette hausse, pourrait avoir des répercussions sur l’offre mondiale, dans un marché déjà caractérisé par des prix records.