Plusieurs devises de pays émergents remontent face au dollar

Plusieurs devises de pays émergents ont poursuivi mercredi leur remontée face au dollar, aidées par la détente des taux obligataires américains et des facteurs spécifiques, notamment en Amérique latine.

La monnaie mexicaine a grimpé à son plus haut niveau depuis un mois, à 17,7663 pesos pour un dollar. Le réal brésilien a lui atteint un sommet de quatre semaines, à 5,3734 réals pour un dollar.

Le rand sud-africain, le baht thaïlandais ainsi que les pesos chilien et colombien avaient aussi le vent en poupe.

Pour Marc Chandler, de Bannockburn Global Forex, les premiers responsables de ce regain sont « les taux obligataires américains qui se détendent, car les gens pensent que la Fed (la banque centrale américaine) va baisser ses taux ».

Le rendement des emprunts d’Etat américains à 2 ans, considéré comme le plus représentatif des attentes des investisseurs en matière de politique monétaire, a frôlé, mercredi, son plus bas niveau depuis trois mois, à 4,60%.

Les opérateurs attribuent désormais une probabilité de 73% à un premier coup de rabot sur le taux de la Fed en septembre, contre 50% seulement il y a un mois.

Si les taux obligataires de la plupart de ces pays émergents ont aussi reflué, l’écart avec les rendements américains est souvent très élevé, ce qui fait de nombreuses devises latino-américaine des destinations prisées des spéculateurs.

Ils se livrent au « carry trade », qui consiste à emprunter de l’argent dans une devise reliée à une banque centrale dont les taux sont bas, comme le Japon ou la Suisse, pour ensuite le placer dans un monnaie à rendements élevés.

Pour Marc Chandler, dans le cas du peso mexicain, s’ajoute à cette situation le fait que la nouvelle présidente, Claudia Sheinbaum, ne prendra ses fonctions qu’au 1er octobre.

Une partie des opérateurs s’inquiète de son programme, « mais il est trop tôt pour spéculer contre le peso », estime l’analyste.

En outre, « la vision du marché (quant à la nouvelle présidente) s’est améliorée graduellement, grâce à des indications selon lesquelles (elle) va limiter l’impact de ses réformes et parvenir à réduire le déficit » comme elle s’y est engagée, explique Andres Abadia, de Pantheon Macroeconomics.

Avec AFP

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