Le Togo sera au centre des attentions sanitaires les 24 et 25 avril 2023. Il profitera de la 6ème édition de la caravane des bailleurs qu’il accueille durant 48 heures pour partager avec les différents partenaires et bailleurs de fonds du PO les succès, les opportunités de raffermissement des liens de proximité afin d’insuffler une nouvelle dynamique de collaboration entre les bailleurs et les acteurs du terrain.
C’est une société civile togolaise bien organisée avec des actions intéressantes sur le terrain que les partenaires ont découvert à travers les différentes présentations.
« Il faut dire que par rapport aux caravanes que nous avons menées précédemment, on a remarqué au niveau du Togo des actions beaucoup plus coordonnées au niveau de la société civile sur l’impact que nous avons vu dans la présentation. On pense donc que c’est la meilleure façon d’avoir un impact beaucoup plus important que de se concentrer sur la sensibilisation.Ca c’est une évolution que l’on applaudit parce qu’au-delà de la sensibilisation, du plaidoyer de pourvoir aussi avoir les jeunes en tant qu’acteurs de changement et la société civile. Et là où nous attendons aussi énormément de la société civile est d’arriver à travailler sur les normes sociales qui favoriseraient la planification familiale au Togo » a conseillé Marie Ba, Directrice Unité de Coordination le Partenariat de Ouagadougou.
Sans aucun doute, des bailleurs comme l’UNFPA, USAID, Global Affairs Canada, OMS, UNICEF, GIZ (Pro santé) et bien d’autres encore apportent leurs soutiens multiformes à la société civile en matière de santé de reproduction et de planification familiale.
Après le Togo, les caravaniers sont attendus les 27 et 28 au Bénin. Les deux pays frontaliers ont été identifiés comme prioritaires en raison des retards enregistrés dans les notifications du nombre de nouvelles utilisatrices additionnelles de méthodes modernes de contraception.
Malgré les progrès enregistrés, ces pays continuent de faire face à des défis liés à la couverture et à la disponibilité continue de l’offre et de l’accès aux services de PF.
Au Togo, la volonté politique est là, les barrières ne sont pas aussi importantes comme dans d’autres pays membres du PO. L’augmentation du financement pour porter à échelle ces pratiques à haut impact et atteindre les objectifs reste le défi majeur tout comme la communication, où le besoin de vulgariser ces pratiques à hauts impacts mais aussi sur la sensibilisation de pouvoir partager les messages pour favoriser l’environnement autour de la planification familiale est une évidence.
La rencontre avec la société civile a permis de mieux comprendre les défis qui restent à relever en matière de mobilisation des ressources domestiques et la promotion de la recherche action. L’obtention des autorisations pour les sensibilisations dans les établissements scolaires et les centres de formation, la complexité des critères pour être éligibles aux appels à projets et le manque de financements venant des bailleurs de fonds sont les autres défis soulignés.
« Nous avons remarqué que le Togo est un pays pilote sur beaucoup de projets ou d’initiatives mais il se fait que pour passer à échelle, il reste d’énormes défis à relever. Pour l’ATBEF ce sera d’abord de renforcer nos actions de plaidoyer auprès de nos gouvernants pour que les questions de planification familiale soient financées, que le financement soit accru et qu’on puisse aussi rendre gratuit les produits contraceptifs au Togo. Nous avons remarqué quand il y a des campagnes gratuites qu’il a assez d’engouement auprès des populations. Cela veut dire que le besoin est là mais nous avons un problème d’accès financier à ces méthodes et donc nous exhortons les partenaires à nous aider à accentuer notre plaidoyer au niveau du gouvernement pour une prise en charge gratuite des produits contraceptifs au Togo » a plaidé Noélie Koevi-Koudam, Directrice exécutive de l’ATBEF.
Outre les rencontres prévues avec les officiels du Togo et la société civile dans toute sa diversité, la rencontre de Lomé est une opportunité pour que les bailleurs et partenaires revoient à leur tour leurs dossiers d’investissements quand il s’agit du Togo afin de pouvoir les aligner derrière les priorités du gouvernement. C’est aussi l’occasion de faire le plaidoyer dans le sens des bailleurs vers le gouvernement, les diplomates et partenaires afin qu’ils incitent le gouvernement à plus d’actions et d’engagement pour l’atteinte des objectifs d’ici 20230.
Les archives indiquent que le Partenariat de Ouagadougou (PO) a été lancé lors de la Conférence Régionale sur la Population, le Développement et la Planification Familiale tenue à Ouagadougou, Burkina Faso, en février 2011 par les neuf pays francophones de l’Afrique de l’Ouest (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal et Togo), en collaboration avec leurs partenaires techniques et financiers, dans le but d’accélérer les progrès de l’utilisation des services de planification familiale dans la région.
Reposant essentiellement sur deux principes : une meilleure coordination des bailleurs pour maximiser le soutien aux pays et une collaboration pour répondre aux besoins non satisfaits en matière de planification familiale, il a pour vision, une Afrique de l’Ouest francophone où un accès facile à la planification familiale de qualité sauve et améliore la vie des femmes et des jeunes et sert de catalyseur pour un développement durable pour tous.
En 10 ans, le PO a atteint et dépassé ses objectifs en enregistrant plus de 4 millions d’utilisatrices additionnelles de méthodes modernes de planification familiale dans les 9 pays membres. Son objectif actuel est d’atteindre 13 millions d’utilisatrices de méthodes modernes d’ici 2030, doublant ainsi le chiffre actuel qui est de 6,5 millions.