L’Assemblée mondiale de la santé (AMS), l’organe suprême de décision de l’OMS réuni depuis une semaine à Genève, a tout d’abord décidé de se donner « un délai d’un an, ou moins », pour boucler un accord de prévention des pandémies que les Etats négocient depuis plus de deux ans.
Ils ont également adopté des amendements au Règlement sanitaire international (RSI), un cadre juridiquement contraignant pour répondre aux urgences de santé publique qui avait montré ses limites pendant le Covid.
Les amendements introduisent la notion d’ »urgence pandémique » et « plus de solidarité et d’équité », selon l’OMS.
Pour le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, « la question n’est pas de savoir s’il y aura une prochaine pandémie mais quand elle surviendra ».
Hypothèse Trump
Les pays africains souhaitaient achever la négociation d’ici la fin de l’année.
La crainte d’une réélection en novembre de Donald Trump, qui avait retiré les Etats-Unis de l’OMS et ne cachait pas son mépris pour l’organisation, plane sur les discussions.
Mais le docteur Tedros a encore une fois exprimé sa foi dans une conclusion heureuse des négociations, malgré les obstacles.
Il juge que le succès sur le RSI donnera de l’allant aux négociations sur futur accord, qui, « une fois finalisé, pourra contribuer à empêcher une répétition des ravages causés » par le Covid-19.
Choc
En décembre 2021, c’est bien le choc de la catastrophe sanitaire dans laquelle le monde était alors plongé, qui a fait des millions de morts, endommagé les économies et paralysé les systèmes de santé, qui avait incité les pays membres de l’OMS à lancer les négociations sur un accord contraignant sur la prévention, la préparation et la réponse aux pandémies.
Malgré les acquis et rapprochements durant les négociations, les divergences qui persistent seront difficiles à surmonter, notamment sur le partage des savoir-faire et l’accès rapide aux moyens de combattre une nouvelle crise sanitaire, les questions de financement ou de propriété intellectuelle.
Dans les pays en développement, les souvenirs restent vifs de pays riches amassant les doses de vaccin au détriment du bien commun et refusant de partager leurs technologies.
Ils insistent pour dire que l’accord sera équitable ou ne sera pas.
Avec AFP
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