Le Nigeria, pays producteur de pétrole et membre de l’OPEP, ne disposant jusqu’à présent d’aucune raffinerie opérationnelle, la compagnie pétrolière nationale (Nigerian National Petroleum Corporation, NNPC) a dû importer de l’essence pour assurer les besoins du pays.
« Notre essence, aussi appelée PMS, peut arriver dans les stations-service dans les prochaines 48 heures, cela dépend de la NNPC », a déclaré Aliko Dangote à la chaîne de télévision nigériane Channels.
Seule la NNPC peut acheter l’essence importée dans le pays. Chaque mois, elle alloue la quantité que les distributeurs sont autorisés à vendre en station (Total, Mobil, Conoil, etc.).
Aliko Dangote a précisé mardi qu’un comité réuni par le président Bola Ahmed Tinubu était en train de fixer les prix de l’essence produite dans sa raffinerie.
« Une fois que nous aurons terminé avec la NNPC, cela pourrait être aujourd’hui, cela pourrait être demain, nous serons alors prêts à lancer la production sur le marché », a-t-il ajouté.
La NNPC n’a pas immédiatement répondu aux demandes de l’AFP sur les livraisons de carburant.
Pendant des années, le Nigeria a subventionné l’essence afin de maintenir les prix à un niveau bas pour son marché intérieur.
Ces importations de carburant et subventions ont entraîné une perte massive de devises étrangères à un moment où le géant africain est confronté à une baisse de ses revenus pétroliers.
La raffinerie d’Aliko Dangote, dont l’ouverture était initialement prévue pour 2021, a été officiellement inaugurée en 2023 par le président de l’époque Muhammadu Buhari. Elle avait commencé à produire du diesel et du carburant d’aviation en janvier.
Depuis son arrivée au pouvoir en mai 2023, Bola Ahmed Tinubu a mis fin aux subventions des carburants et laissé flotter la monnaie nationale, le naira, dans le cadre de réformes économiques qui, selon lui, attireront les investissements étrangers et favoriseront la croissance à long terme.
Mais, à court terme, les prix des carburants ont doublé, l’inflation a atteint 34% en juin, son plus haut niveau depuis trois décennies, et le naira s’est effondré par rapport au dollar, entraînant une augmentation des prix des produits importés.
La capitale économique Lagos connaît depuis des semaines de longues files d’attente devant les stations-service en raison des pénuries de carburant.
Mardi, le prix de l’essence à la pompe est passé de 568 nairas le litre à 855 nairas dans les stations NNPC de Lagos.
Ces derniers jours, la NNPC a déclaré que des tensions financières avaient entravé sa capacité à maintenir l’approvisionnement en carburant, même après avoir annoncé le mois dernier un bénéfice record de 3,3 milliards de nairas, soit environ 2 milliards de dollars, pour l’année 2023.
© AVEC AFP