Nigeria : 19 morts dans l’explosion d’une bombe dans l’État de Borno

Dix-neuf personnes ont été tuées et plus d’une vingtaine ont été blessées lors de l’explosion d’une bombe dans un salon de thé d’un village du nord-est du Nigeria, où sévit une insurrection jihadiste depuis plus de 14 ans, ont indiqué jeudi des sources sécuritaires.

L’explosion s’est produite mercredi soir dans le village de Kawuri, situé à une cinquantaine de kilomètres de Maiduguri, la capitale de l’État de Borno.

« Il y a eu une explosion dans un salon de thé à Kawuri vers 20H00 hier. Nous avons retrouvé 19 cadavres et 27 blessés », a déclaré jeudi à l’AFP Ibrahim Liman, membre d’une milice anti-jihadiste qui travaille avec l’armée. Deux autres miliciens ont confirmé ce bilan.

Un autre commandant de la milice de Kawuri, Kurmi Challume, a déclaré que l’attaque avait été perpétrée par un kamikaze.

Aucun groupe n’a revendiqué l’explosion mais le groupe jihadiste Boko Haram et son rival, l’État islamique en Afrique de l’Ouest, sont tous deux actifs dans la région.

Le gouverneur de l’État de Borno a décrété jeudi un couvre-feu de 24 heures, selon un communiqué de la police. Ce couvre-feu a aussi été imposé le jour de manifestations dans tout le pays, y compris à Maiduguri, pour protester notamment contre la hausse du coût de la vie.

Les militants islamistes mènent toujours des opérations à partir de leurs repaires ruraux, mais les attentats à la bombe sont devenus moins fréquents dans le nord-est.

« Boko Haram a frappé à Kawuri la nuit dernière. Ils nous ont tous pris par surprise car cela faisait un moment que de telles attaques n’avaient pas eu lieu« , a souligné auprès de l’AFP Babakura Kolo, un chef de milice anti-jihadiste.

Il a précisé que les blessés avaient été transportés dans des hôpitaux de Maiduguri.

Contactée par l’AFP, l’armée nigériane n’a pas répondu dans l’immédiat.

– insécurité –

Cette attaque survient quelques semaines après des attentats-suicides qui ont tué au total 32 personnes dans la région de Gwoza, dans l’Etat de Borno, en prenant pour cibles un mariage, un hôpital et un enterrement.

Les attentats à la bombe dans les villes du Nigeria sont devenus rares depuis que l’armée a repoussé les jihadistes des territoires qu’ils contrôlaient au début du conflit en 2014, mais ils mènent toujours des attaques et des embuscades dans les zones rurales.

Les combattants jihadistes ciblent notamment les hommes et enlèvent les femmes qui s’aventurent hors des villes et villages à la recherche de bois de chauffage.

Arrivé au pouvoir il y a un peu plus d’un an, M. Tinubu avait fait de la lutte contre l’insécurité une priorité de son mandat, mais les résultats se font attendre.

Les forces armées nigérianes luttent par ailleurs contre des gangs lourdement armés dans le nord-ouest du pays.

Le Nigeria fait face depuis 2009 à une insurrection armée jihadiste dans le nord-est qui a fait 40.000 morts et deux millions de déplacés.

Outre l’insurrection jihadiste qui se poursuit depuis 14 ans, le pays le plus peuplé d’Afrique, avec plus de 220 millions d’habitants, fait face à de puissants gangs criminels armés, des combats intercommunautaires et des tensions séparatistes.

 Avec AFP

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