Le Maroc s’est fixé un objectif de taille pour 2025 : 600 milliards de francs CFA, soit un milliard d’euro-obligations.
Concrètement, le Maroc prévoit d’émettre des euro-obligations d’un montant minimal d’un milliard de dollars, soit environ 600 milliards de francs CFA, d’ici début 2025.
C’est Abdellatif Jouahri, gouverneur de Bank Al-Maghrib, lors des Assemblées annuelles du FMI et de la Banque mondiale à Washington qui a annoncé la nouvelle.
Cette décision stratégique s’inscrit dans une approche prudente, le timing de l’opération étant conditionné par l’issue de la présidentielle américaine du 5 novembre et ses potentielles répercussions sur la politique moyen-orientale.
En parallèle, le pays compte relancer sa réforme du régime de change, mise en pause durant la pandémie de Covid-19, avec pour objectif de libérer progressivement le dirham de son ancrage traditionnel à l’euro et au dollar.
Cette double initiative peut être vue comme le signe d’un virage dans la politique monétaire marocaine.
Et pour cause, depuis les années 70, le royaume opérait avec un régime de change fixe, reflétant la structure de ses échanges internationaux.
Une première tentative de transition vers un régime flexible avait été initiée en 2018, avant d’être interrompue par le ralentissement économique et l’effondrement du secteur touristique pendant la crise sanitaire.
Aujourd’hui, Bank Al-Maghrib affirme sa préparation technique pour cette transformation majeure, soutenue par un secteur bancaire déjà opérationnel.
Cette évolution s’accompagnera du développement d’un marché des swaps de devises, prélude au lancement d’activités de trading sur produits dérivés.