Dans un Mali en proie à de multiples défis, l’école se trouve au cœur des préoccupations du président Assimi Goïta.
Pour rappel, fin septembre 2024, le gouvernement avait annoncé le report de la rentrée scolaire imputé à une « catastrophe nationale ».
Concrètement, les inondations avaient causé des dégâts incommensurables dans le pays. Néanmoins, la nation, membre de l’AES, trouve son système éducatif menacé par un autre facteur : l’insécurité grandissante.
L’ampleur du problème de l’école au Mali, casse-tête pour Assimi Goïta
Le tableau présenté par nos confrères de Jeune Afrique le montre sous angle des plus sombre.
En effet, ils nous rapportent les données de l’UNICEF qui sont sans équivoque. Dans les régions touchées par les violences, près de 43% des écoles ont été détruites.
Cela s’aggrave au fur et à mesure que l’on remonte vers le nord. Les chiffres grimpent en ce sens à 60% dans le nord et le centre du pays.
Ainsi, ce sont plus de 1 600 établissements qui ont fermé leurs portes. Ce faisant, quelque 500 000 élèves sont privés d’éducation. Les enseignants ne sont pas en reste. Plus de 9 000 enseignants sont aujourd’hui sans emploi. Ces chiffres alarmants illustrent l’ampleur de la crise éducative que traverse le Mali.
De plus, il convient de rappeler que depuis le début de la crise sécuritaire, les enseignants demeurent des cibles privilégiées des groupes armés.
Les assassinats de Bokary Bocoum et Ousmane Daou dans la région de Tombouctou, ainsi que celui d’Oumar Guindo à Bandiagara, ne sont que la partie émergée de l’iceberg.
Face à ces menaces, nombreux sont ceux qui ont abandonné leur poste, laissant des salles de classe vides et des générations d’enfants sans instruction.
Cette situation préoccupante n’est pas sans conséquences sur le tissu social malien.
La déscolarisation massive dans des régions déjà marginalisées risque d’exacerber la pauvreté et les frustrations, créant un terreau fertile pour le recrutement par les groupes armés. Un cercle vicieux qui ne fait qu’amplifier l’instabilité du pays.
Conscient de l’enjeu, le gouvernement d’Assimi Goïta tente de reprendre la main. Des opérations militaires ont été menées, notamment dans le « gourma« de Niafunké, mais leurs résultats restent mitigés. Les représailles des groupes terroristes contre les populations locales ont souvent pour effet de vider les villages, les habitants trouvant refuge dans les écoles des villes voisines.
Dans ce contexte, le report de la rentrée scolaire apparaît comme un aveu d’impuissance face à une situation qui dépasse largement le cadre des intempéries.