Mali : disparition d’un colonel, ses avocats inquiets

Les avocats du colonel Kassoum Goïta, ancien putschiste et ex-chef de la sécurité d’Etat au Mali aujourd’hui emprisonné, se sont inquiétés de n’avoir « aucune information » sur lui depuis sa disparition en juin 2024, après son extraction de sa cellule à Bamako, dans un communiqué ce vendredi 2 août 2024.

Ils ont par ailleurs donné l’alerte sur la disparition de son co-accusé, l’adjudant-chef Abdoulaye Ballo, extrait, selon eux, du même lieu de détention que M. Goïta, le vendredi 12 juillet 2024.

Les Conseils de Kassoum Goïta ainsi que sa famille « n’ont à ce jour reçu aucune information le concernant et n’ont pu avoir aucun contact ni direct ni indirect avec lui », dit le collectif de ses avocats dans le communiqué.

Ils ont par ailleurs demandé l’enrôlement de son dossier devant la justice et ont appelé au « respect strict » de l’indépendance de la justice dans le pays ainsi que celui des engagements du Mali contre les enlèvements et la torture.

Kassoum Goïta faisait partie du groupe de colonels qui ont renversé le président civil Ibrahim Boubacar Keïta le 18 août 2020.

Son homonyme, le colonel Assimi Goïta, est toujours à la tête de ce pays plongé dans la tourmente sécuritaire et politique depuis 2012.

Kassoum Goïta avait ensuite pris la tête de la direction de la sécurité d’Etat sous le président Bah Ndaw, installé par la junte après le putsch de 2020.

Les colonels ont évincé Bah Ndaw lors d’un second coup d’Etat en mai 2021, et consolidé un pouvoir qu’ils exercent désormais sans partage.

Kassoum Goïta et 5 autres hommes, dont l’ancien secrétaire général de la présidence sous Bah Ndaw, ont été arrêtés et détenus au secret en septembre et octobre 2021.

Ils ont été torturés pendant leur détention, avait dénoncé Human Rights Watch.

L’appareil judiciaire n’avait indiqué qu’en novembre 2021, qu’ils étaient mis en cause pour tentative présumée de coup d’Etat.

Avec l’AFP

Mali : ce que l'on sait de l'enlèvement du colonel-major Kassoum Goïta - Jeune Afrique
Credit Photo : Jeune Afrique

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