Mali : Choguel Maïga dénonce un complot après son limogeage

Quatre jours après avoir appelé à une « rectification de la transition » au Mali, Choguel Kokalla Maïga, Premier ministre depuis juin 2021, a été démis de ses fonctions. L’annonce officielle a été faite le mercredi 20 novembre, en soirée, par Alfousseyni Diawara, secrétaire général de la présidence, sur les ondes de la télévision nationale.

Quelques heures après l’annonce, Choguel Maïga a réagi avec une déclaration teintée d’ironie : « Ah, je viens d’apprendre que le Premier ministre est démis de ses fonctions ! Enfin, le Nil est arrivé au Caire ! ». Toutefois, ses propos ont rapidement pris un ton plus grave, l’ancien chef du gouvernement accusant certains membres de la Transition de s’être ligués contre lui.

Selon Maïga, ces acteurs auraient orchestré un « complot politique » à son encontre depuis 2023. Il dénonce notamment la création de 100 partis politiques de manière « clandestine », l’organisation de réunions secrètes avec des partisans de l’ancien régime, ainsi que des divisions fomentées au sein du M5-RFP, le mouvement politique à l’origine de sa nomination.

Dans une série de déclarations, Choguel Maïga a multiplié les accusations contre ceux qu’il qualifie de « déstabilisateurs ». « Pourquoi et au profit de qui ? » s’interroge-t-il, affirmant que tout a été fait pour l’éliminer politiquement. Selon lui, ces manœuvres reflètent une volonté d’affaiblir le processus de transition et d’écarter toute opposition à des agendas non déclarés.

Malgré cette éviction, Choguel Maïga affirme vouloir rester un acteur clé de la scène politique malienne. « Nous resterons toujours au service du Mali éternel ! Tout le reste n’est que passager ! », a-t-il déclaré, insistant sur sa détermination à continuer de défendre ses idéaux pour le pays.

La nomination de Choguel Maïga en juin 2021 intervenait après une « rectification » de la transition orchestrée par les militaires, qui avaient renversé le président Ibrahim Boubacar Keïta en août 2020.

source