Liberia – Décès de Prince Johnson, trois jours après un hommage à Eyadéma

Le sénateur libérien Prince Yormie Johnson, figure politique influente au Liberia, est décédé ce jeudi 28 novembre 2024 à l’âge de 72 ans. L’annonce a été confirmée par des membres de sa famille et son porte-parole, Wilfred Bangura, qui a précisé que Johnson, souffrant d’hypertension artérielle, s’est éteint dans la matinée.

Ancien chef de guerre et acteur clé des guerres civiles ayant ravagé le Liberia entre 1989 et 2003, Prince Johnson était notamment connu pour son rôle dans la capture et l’exécution brutale de l’ancien président libérien Samuel Doe. Ces conflits, parmi les plus sanglants de l’histoire récente du pays, ont causé la mort de plus de 200 000 personnes, fait des milliers de mutilés et déplacé plus d’un million d’habitants.

Un décès survenu après une cérémonie en l’honneur de Gnassingbé Eyadéma

Ironie du sort, la disparition de Prince Y. Johnson intervient seulement trois jours après qu’il ait présidé une cérémonie symbolique à Ganta, au Liberia. L’événement, tenu le lundi 25 novembre 2024, marquait l’inauguration de la salle académique de l’Université polytechnique PYJ, désormais baptisée “Gnassingbé Eyadéma Hall” en hommage à l’ancien président togolais.

Cette cérémonie avait rassemblé plusieurs personnalités, dont Malik Natchaba, ministre togolais de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, venu représenter le président Faure Gnassingbé. Selon des proches, Prince Johnson partageait une amitié profonde avec le président Eyadéma, remontant à ses années d’exil. Cet attachement l’a poussé à honorer la mémoire de l’ancien dirigeant togolais en donnant son nom à une infrastructure académique de son université.

Prince Y. Johnson, bien que controversé en raison de son passé de chef de guerre, était devenu une figure politique influente au Liberia. Lors de la présidentielle de 2017, il avait à nouveau créé la surprise en recueillant plus de 8 % des voix. Personnage-clé de la politique libérienne, il avait apporté cette année-là son soutien au second tour à l’ex-légende du football George Weah, devenu président après avoir remporté son face-à-face avec Joseph Boakai.

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