Si ces douze derniers mois, les relations diplomatiques entre la Russie et la Côte d’Ivoire peuvent sembler avoir pris un coup en raison du rapprochement entre ce dernier et l’Ukraine qui a ouvert son ambassade à Abidjan en avril dernier, sur le plan commercial, l’axe Abidjan-Moscou s’est par contre beaucoup réchauffé et cela ne devrait pas plaire à la France et ses alliés.
En 2020, Abidjan importait de la Russie des biens pour une valeur de 67 milliards de FCFA, un chiffre qui a bondi de 87% l’année suivante à 125,5 milliards de FCFA d’après des données statistiques des douanes ivoiriennes consultées par Sika finance.
Abidjan a ensuite significativement accru ses achats auprès de Moscou en 2022, passant à 174,7 milliards de FCFA (292,7 millions USD) puis à 302,5 milliards de FCFA (506,8 millions USD) en 2023.
Depuis 2021, les importations ivoiriennes en provenance de Moscou ont donc plus que doublé (+141%), et plus que quadruplé depuis 2020 (+351%) .
D’après une agence conjointe de l’OMC et des Nations Unies qui apporte une assistance technique au pays en développement sur les questions de commerce international, la Côte d’Ivoire importe de la Russie en grande partie des produits dérivés du pétrole et cela ne devrait pas plaire à la France.
Avec des achats de 380,1 millions de dollars USD (226,9 milliards de FCFA) en 2023, les dérivés du pétrole sont les plus exportés par Moscou et représentent 76 % des importations ivoiriennes.
Les achats de ces produits sont passés de 317 000 USD (189,2 millions de FCFA) en 2021 à 134,7 millions USD en 2022 avant de quasiment tripler l’année dernière.