La Ligue contre la violence routière déplore que l’insécurité sur les routes « soit complètement ignorée » dans la campagne des élections législatives et interpelle les partis pour la « mettre sur la table » des débats, un appel resté lettre morte lundi matin.
L’association n’a eu « aucun retour » concernant son communiqué diffusé depuis une semaine aux partis et aux candidats, a constaté son président Jean-Yves Lamant auprès de l’AFP.
« Alors que les débats actuels sont largement orientés sur la sécurité des personnes et l’enjeu de la dépense publique, nous déplorons que la sécurité routière, pourtant fortement impliquée dans ces deux problématiques, soit complètement ignorée », déplore dans son appel l’association.
L’insécurité routière coûte chaque année 100 milliards d’euros, d’après l’Observatoire national interministériel de la sécurité routière.
Cette somme « recouvre le coût sociétal qu’implique l’ensemble des accidents mortels et des blessés graves de la route », a expliqué à l’AFP M. Lamant.
« Il représente deux fois (le coût estimé) de la retraite à 60 ans », a-t-il souligné: « dans cette campagne où il est très compliqué d’avoir des éléments factuels, on est très étonnés, même si on peut comprendre qu’il ne faut pas +emmerder les Français+, que ces économies potentielles ne sont pas évoquées ».
« Après neuf mois de hausses consécutives de la mortalité sur les routes, la France s’enfonce dans une progression de l’insécurité routière » met en garde l’association, avançant le pourcentage d’une hausse moyenne de 8,5% de septembre 2023 à mai 2024.
En 2023, 3.398 personnes ont été tuées sur les routes. Dix ans plus tôt, on dénombrait 3.427 décès.
Pour M. Lamant, le manque d’intérêt de la classe politique, « dès lors qu’on parle de sécurité et de l’avenir de la France, alors qu’il s’agit de la première cause de mortalité chez les 18-24 ans, est absolument scandaleux ».
Avec AFP