La victoire de Donald Trump « augmente les risques pour l’économie mondiale ».
C’est ce qu’a estimé ce mercredi 6 novembre 2024, le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, soulignant la nécessité d’une « remobilisation européenne ».
Une administration Trump entraînera « probablement plus de protectionnisme », « ce qui signifie plus d’inflation, au moins aux États-Unis, et à priori moins de croissance partout dans le monde », a souligné le banquier central.
Il a également relevé un déficit budgétaire américain probablement plus élevé et l’augmentation des incertitudes, ce qui risque également de peser sur la croissance.
« Cette politique va creuser le déficit extérieur américain à cause d’une relance budgétaire très forte et elle va pousser le dollar vers le haut », a affirmé le gouverneur.
« L’élection américaine doit sonner le réveil européen » après « un long engourdissement », a commenté M. Villeroy de Galhau, soulignant que « l’Europe aborde cette nouvelle donne avec des faiblesses évidentes », don’t le « retard technologique » et la « division politique ».
Lors d’un événement organisé par l’assureur Axa, il avait déjà appelé les Européens à être « davantage Américains », c’est-à-dire « savoir regarder nos atouts et nos forces, et non seulement nos faiblesses ».
« Nous avons des forces », a-t-il souligné, énumérant « nos entreprises », « nos ressources financières » et « nos talents » et en déplorant la « tendance, dans notre débat médiatique et politique (…) à parler infiniment plus de nos faiblesses » que des atouts.
L’épargne constitue notamment « une ressource très forte en Europe » mais dont « plusieurs centaines de milliards par an » sont investis hors du continent, et « largement » aux États-Unis, a-t-il dit.
L’occasion, pour lui, d’insister sur la nécessité de « renforcer les canaux entre notre épargne et nos besoins d’investissement » à travers une union des marchés de capitaux (UMC).
© AFP