Le nombre d’organisations non gouvernementales enregistrées en Ouganda a plus que diminué de moitié en quatre ans, a indiqué, ce lundi 18 novembre 2024, le gouvernement, ONG et avocats imputant cette situation à un durcissement des réglementations.
« Il y a eu une chute brutale », a concédé Stephen Okello, qui dirige le Bureau national pour les ONG dans le pays. Le nombre d’ONG ayant obtenu une licence est passé de 14.000 en 2019 à 5.021 en août 2023, a-t-il précisé.
De nombreux bailleurs de fonds d’ONG « financées par l’étranger » ont retiré leur financement après la pandémie de Covid-19, a-t-il dit, ajoutant que la chute du nombre d’ONG pourrait s’expliquer par les mesures du gouvernement pour réglementer le secteur, sans plus de précisions.
En 2021, le Bureau national des ONG avait suspendu 54 ONG, aussi bien des organisations de défense des droits des femmes que de défense des droits humains, pour non-respect des réglementations.
« Le travail des ONG devient compliqué », a dit à l’AFP Chris Nkwatsibwe, membre d’une ONG. Selon lui, les agences étrangères qui finançaient auparavant leur travail font face à des contraintes, les ONG étant soumises à des réglementations de plus en plus « strictes » en matière de financement.
« Le régime de réglementations restrictives imposé par le gouvernement aux ONG en matière de recherche de soutien financier étranger et local n’aide pas les ONG », a-t-il jugé.
« Le nombre d’ONG opérant en Ouganda continuera de diminuer tant que le régime juridique actuel des ONG restera en place », a pour sa part déclaré à l’AFP l’avocat de défense des droits humains Eron Kiiza, qui travaille avec de nombreuses ONG ougandaises.
« De moins en moins d’ONG ont envie de s’aventurer parce que c’est risqué et que l’Etat qui réglemente notre secteur a le dessus », a-t-il ajouté.
Le président Yoweri Museveni dirige ce pays d’Afrique de l’est de la région des Grands Lacs d’une main de fer depuis 1986. Les autorités ougandaises sont régulièrement pointées du doigt par les organisations locales et internationales de défense des droits humains.
Avec AFP